Dans le combat contre la bipolarité, le soutien et l’aide des proches, famille ou amis, sont très importants; ils rentrent d’ailleurs dans les éléments du traitement de base des troubles bipolaires .
Il ne faut pas se mentir : Souffrir de la maladie bipolaire n’est pas une partie de plaisir et cela a un impact direct sur la santé physique, mentale, spirituelle et émotionnelle . C’est pourquoi il est primordial de pouvoir compter sur toutes les aides extérieures qui sont disponibles …
Trouver des personnes de confiance pour se sentir soutenu face à la maladie
Lorsqu’on se retrouve dans un combat face à un adversaire, on a besoin de toutes nos forces pour être prêt(e) à combattre; mental, physique, ainsi que toutes les choses extérieures à notre corps ( arme, amis, … ) . L’objectif d’un combat est toujours d’en sortir vainqueur, peu importe la méthode, c’est pourquoi il faut tout prendre en considération; même si c’est illégal ou désavantageux envers l’adversaire ! C’est pareil quand une personne se bat contre une maladie comme le trouble bipolaire, il faut mettre toutes les forces de son côté pour survivre et se battre quotidiennement . Psychiatres, médicaments, hygiène de vie, mais aussi des personnes proches pour soutenir et conseiller les maniaco-dépressifs face aux épreuves . Toutefois, ces personnes ne sont pas comme les professionnels de santé ( et ne doivent pas l’être ! ), 2 différences sont immédiatement identifiables :
- Les personnes proches ne sont pas obligées d’aider, contrairement aux professionnels de santé qui le sont .
- Les personnes proches n’aident pas contre de l’argent ( enfin normalement ! ) .
Les + : Le soutien proposé par les personnes proches doit donc être bienveillant et naturel; ces personnes doivent vouloir aider sans contrepartie ni obligation . En fait, la seule contrepartie qu’elles doivent espérer, c’est que la personne malade aille mieux …
Les – : Les personnes proches sont volontaires, mais elles ne sont pas médecins et n’ont pas les formations adéquates pour soigner un mauvais état de santé mentale comme une maladie bipolaire . C’est pourquoi beaucoup de patients bipolaires peuvent se sentir déçus, délaissés, irrités par la mauvaise compréhension de leur maladie par leurs proches et aidants . Au fil du temps, les relations s’effritent et la confiance s’affaiblit de plus en plus jusqu’à se briser . Manque alors un élément essentiel au traitement de la personne bipolaire : le soutien de ses proches … Les crises et symptômes de la maladie deviennent alors plus fréquents et intenses .
Une autre alternative existe à celle de laisser prendre en main sa santé mentale ( symptômes, traitements, choix, etc etc … ) par ses proches, il est possible et préférable de les aider, les former à notre maladie pour qu’ils deviennent une seconde force de soutien . La famille ou les amis de confiance peuvent alors devenir de véritables experts personnalisés sur notre maladie, nos symptômes, nos traitements, etc etc … Ils pourront ainsi établir de véritables stratégies efficaces dans un combat commun contre la bipolarité et aider le bipolaire à prendre les bonnes décisions au bon moment . Voici quelques étapes …
Reconnaissance des symptômes de la bipolarité
La première étape réside dans le fait de savoir reconnaître les symptômes de la maniaco-dépression . Le patient et ses proches ont besoin d’un niveau de connaissance élevé acquis notamment grâce aux informations récupérées auprès de sources fiables et ayant des connaissances sérieuses sur le trouble bipolaire ( auprès du psychiatre référent par exemple ) . Les symptômes des crises précédentes du patient devront être divulgués par le patient et parfaitement appris/connus par le proche .
Les troubles bipolaires enveloppent des symptômes de l’hypomanie ou manie et de la dépression . C’est pour cela que tous les détails sont importants . Il faut donc, ensemble, se poser les bonnes questions :
- À quel moment les symptômes maniaques ou hypomaniaques deviennent dangereux ?
- Quels sont les signes précurseurs de l’hypomanie ou de la manie ?
- À quel moment les symptômes dépressifs deviennent dangereux ?
- Quels sont les signes précurseurs de la dépression ?
- Quels sont les signaux ressentis avant que les symptômes de la bipolarité s’atténuent ?
Ces interrogations sont à débattre ensemble, pendant que la personne bipolaire est en phase normale ( symptômes inexistants ou de faibles intensités ) afin de pouvoir mieux reconnaître les symptômes de la bipolarité à l’avenir et ainsi intervenir plus efficacement .
Traiter les symptômes du trouble bipolaire
Vu que la reconnaissance des symptômes n’est pas l’unique étape suffisante pour un soutien efficace sur le long terme, la seconde étape consiste à traiter les symptômes ( connus dorénavant ! ) . Lorsque la personne souffrant d’un trouble bipolaire est dans une période dépressive ou maniaque, les symptômes peuvent être très élevés, c’est à ce moment-là que le patient va quelques fois être moins enclin à suivre assidûment son traitement … La personne qui est en soutien doit alors apprendre à :
- Encourager le patient à respecter les dates de consultation chez les professionnels de santé ( psychiatres par exemple ) .
- Instaurer une bonne hygiène de vie sur le long terme . La personne proche peut organiser des promenades et des repas à faire ensemble . Habituer la personne bipolaire à se coucher à des heures convenables peut aussi faire partie de ses compétences .
- Aider le bipolaire à développer ses capacités d’adaptation, notamment pendant les périodes de crise où les symptômes sont forts . Motiver le patient et l’aider à réaliser des choses utiles pendant une période difficile sont d’un grand soutien moral et nécessaires pour la réussite de certaines compétences perdues . – S’adapter à une maladie est un vrai travail d’équipe ! –
- Inciter la personne bipolaire à prendre correctement son traitement médicamenteux ( dosage, heure de prise ) . La tâche peut s’avérer être compliquée pour le proche pendant les périodes euphoriques de la manie, mais aussi si le malade est en dépression avec des envies suicidaires .
- Établir des décisions communes même pendant les périodes euthymiques . Le bipolaire a souvent des troubles du jugement et/ou est irrationnel dans ses décisions . La personne proche doit alors pouvoir faire le tri dans les propos du bipolaire et arriver à trouver un compromis entre ce qui est souhaité par le patient et ce qui est nécessaire pour garder une bonne santé mentale .
Rechercher à se distraire
Les 2 premières étapes sont donc portées sur l’amélioration des symptômes, mais il est impossible de concentrer tous ses efforts à cela . D’ailleurs, cela pourrait créer une fatigue et une lassitude allant jusqu’à la frustration de toujours être en train de « travailler » sur cette maladie sans avoir le temps de se distraire …
La 3ème étape se compose donc de plaisir et de distraction; c’est ce qu’on appelle la « distraction des symptômes » . Autant le dire de suite, éradiquer tous les symptômes indésirables sera impossible, même avec le meilleur soutien possible ! Par contre, il est possible d’ajouter des instants positifs au milieu des négatifs … Cependant, il faut faire attention d’utiliser ce jeu de la distraction avec modération afin de ne pas favoriser un évitement des symptômes et de la maladie sur le long terme .
Chercher du plaisir
Quand une personne bipolaire est en dépression, songer à des activités amusantes est très difficile, tandis que, quand une personne bipolaire est en phase maniaque, ces mêmes activités ludiques peuvent alors s’avérer être dangereuses .
Quand un maniaco-dépressif ne ressent pas de symptômes intenses, il est intéressant d’établir conjointement une liste d’activités drôles et saines . Il faut y inscrire des activités connues ( des valeurs sûres ), mais aussi quelques activités à tester ( pour éviter la lassitude ) . Voici quelques exemples :
- Regarder un film humoristique déjà vu auparavant
- Partir en voyage indéterminé
- Faire un saut à l’élastique
- Écouter de la musique / Danser
- Faire du sport ( tennis, foot, basket, etc etc … )
Sortir de son environnement habituel
Saviez-vous qu’une personne bipolaire qui regarde sans cesse les mêmes 4 murs 24H/24H aggravent ses symptômes ? Maintenant oui ! Quand une personne sort de chez elle, qu’elle s’éloigne de son habitat naturel, ses pensées et ses comportements changent immédiatement; même si au départ cet éloignement peut être largement influencé par le trouble bipolaire …Il ne s’agit pas obligatoirement de partir à l’autre bout du monde pour se changer les idées, non, une simple ballade à la boulangerie du quartier ou un petit footing au parc suffisent à instaurer une émotion positive aux symptômes qui étaient négatifs . La personne qui est là pour soutenir doit savoir quelle sortie est suffisante pour motiver la personne maniaco-dépressive en fonction de ses habitudes, passions et désirs qu’elle lui aura divulgué pendant sa formation .
La bipolarité est une maladie qu’il ne faut pas affronter seul(e), la personne bipolaire doit pouvoir trouver du soutien auprès de 2 ou 3 personnes minimum; il faut avoir une équipe de soutien en quelque sorte ! Ce sont des personnes qui sont formées par le patient sur ses symptômes, ses habitudes, ses besoins et seulement après sur la maladie bipolaire en général . C’est du soutien personnalisé pour que la relation soit bénéfique et dure dans le temps .
Cependant, il arrive que des personnes atteintes de troubles bipolaires soient complètement isolées pour diverses raisons … Leur famille ou amis ne les comprennent pas vraiment, et au fur et à mesure, la communication s’estompe … C’est pourquoi il existe des associations et des groupes d’entraide mutuelle .
Que faire devant l’incompréhension des gens face à la bipolarité ?
Comme dit plus haut, il ne suffit pas de dire à une personne en déprime d’aller faire une balade et la dépression est finie; NON, ça ne marche pas comme ça ! Tous les bipolaires ont au moins une personne dans leur entourage qui pense cela, qui ne comprend pas leur état de santé ( et parfois qui ne veut pas les comprendre ! ) … À les écouter, avec un coup de pied au cul, c’est guérit !!!
Cruelle et frustrante pour les personnes bipolaires, cette incompréhension des proches peut parfois être confusionnelle et ressembler à de la fausse gentillesse quand ils disent que tout ira mieux demain et qu’ils seront toujours là – droit dans les yeux – … Certaines personnes peuvent également dire :
« Moi aussi j’étais déprimé et fatigué, j’ai lu un livre et fait un peu de sport et j’étais guéri ! Ce n’est pas pour autant que j’ai dit à tout le monde que j’étais malade et que j’avais des problèmes de santé irréparables !!! »
C’est certains que ce sont des bons conseils pour garder une vie équilibrée et saine, mais en pleine dépression ou manie, cela est plus facile à dire qu’à faire ! – C’est d’ailleurs pour cela que le soutien personnalisé est indispensable – Les diverses psychothérapies et autres TCC sont bénéfiques mais elles ne guérissent pas; elles stabilisent avec l’aide d’autres éléments . Alors, quand des personnes peuvent dire que la pratique d’une seule activité les a guérit, c’est irresponsable et irrespectueux ! Ce genre de propos accentuent d’ailleurs la stigmatisation de la bipolarité . Ces personnes aussi devraient être formées à la maladie à l’aide de ressources sur le sujet dans sa globalité . Ces personnes ne sont pas méchantes en réalité, c’est juste qu’elles n’ont pas les bonnes informations pour mieux comprendre la maladie bipolaire .
« Tu es encore fatigué et triste ? Pourquoi tu ne peux pas aller mieux ? Ce n’est pourtant pas très compliqué, d’autres y arrivent très bien ! »
Là, avec ce genre de propos, on parle des personnes méchantes avec des propos agressifs qui ne comprendront jamais la maladie car ils ne le veulent pas . Ils peuvent aller jusqu’à abuser de vos émotions pour vous affecter mentalement encore un peu plus . La seule bonne réponse à ces personnes est l’évitement . Elles sont toxiques et néfastes à votre stabilisation future . C’est presque inutile de garder un contact avec elles car elles ne changeront pas d’avis sur la maladie et feront qu’augmenter vos symptômes; ce type de relations conflictuelles aura un impact négatif sur vous .
Il faut garder à l’esprit que toutes les personnes méritent le bonheur, peu importe ce qu’elles ont fait ou la façon dont elles se sentent; ce n’est pas parce qu’une personne souffre d’un trouble bipolaire qu’elle n’y a pas le droit !
Une personne bipolaire est une personne forte, même si elle peut se sentir faible parfois, car pour vivre avec un trouble bipolaire il faut une force monumentale . Avec des personnes capables de la soutenir, cette personne peut alors vivre encore plus sereinement .

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