Catégorie : BIPOLAIRE : Des troubles mentaux de la personnalité maniaco / dépressif

Êtes-vous bipolaire ? Est-il bi polaire ? Être bi-polaire c’est quoi ? Voilà de quoi nous allons vous parler . Cette maladie mentale qui touche de plus en plus de personnes et qui est encore mal soignée / identifiée . Le bipolaire, cette personne dîtes également maniaco dépressif ne réagit jamais normalement . La bipolarité qui, selon nous, est souvent génétique, même si il faut un début à tout, est issue d’un sentiment d’abandon, voire même d’un abandon, souvent formé étant petit . Il faut savoir qu’un enfant de moins de 12 ans ne pourra pas encore être, à titre nominatif, décelé comme  » BIPOLAIRE « , mais une hyperactivité, une hypersensibilité ou une timidité en alternance peuvent éveiller les soupçons . Vous savez ce que l’on dit : les chiens ne font pas des chats; c’est pareil pour les bipolaires ! Une personne aura bien plus tendance à commettre les mêmes abandons que ses parents à son propre enfant sans s’en rendre compte elle-même, bien sûr il y a des exceptions … Les personnes atteintes de troubles bipolaires sont remarquables et utilisent bien mieux, ou différemment, leur cerveau que nous, elles sont très attractives et tellement attachantes, mais elles peuvent également détruire leur propre entourage si elles ne sont pas bien soignées, chose qu’il est très difficile à faire même de nos jours ! Une personnalité bipolaire étant dans le déni total n’est pas rare et il faut savoir que d’autres maladies ( syndrome plus exactement), peuvent apparaitre et remplacer à titre d’intensité supérieur ( ou inférieur ) cette maladie . C’est ce que nous appelons les maladies parallèles à la bipolarité :

– La fibromyalgie ( burn out, douleurs musculaires intenses, sentiments d’incompréhensions incessant … )
– Le trouble de la personnalité limite borderline
– La cyclothymie
– Le trouble unipolaire et dépressif
– Le trouble de l’anxiété ( angoisse )
– La schizophrénie
– La psychose
– Et bien d’autres maladies psychiatriques, mentales, psychiques ou neuropathiques certainement aussi ….

Dans cette catégorie, nous traiterons surtout des sujets sur les personnes atteintes de troubles bipolaires, de leur conjoints, cercles d’amis, associations, traitements adéquats, etc etc ….

bipolaire Les troubles bipolaire

  • Cycles rapides : Définition d’un sous-type du trouble bipolaire ? …

    Cycles rapides : Définition d’un sous-type du trouble bipolaire ? …

    Les cycles rapides d’une personne souffrant de troubles bipolaires se définissent par la présence de plusieurs périodes de manie et de dépression au cours d’une même année . Le nombre d’épisodes ( maniaques ou dépressifs ) minimum est de 4 par année pour qu’un trouble bipolaire à cycle rapide soit définit . Quand une personne bipolaire subit beaucoup plus que 4 épisodes différents ( + de 10 ), on parlera alors de cycles ultra-rapides qui font varier l’humeur du patient d’un jour à l’autre; un état mixte est alors envisagé comme meilleur diagnostic ( ou cyclothymique suivant l’intensité et la fréquence ) . Le diagnostic d’un cycle rapide n’est pas toujours établi par les psychiatres car il est assez difficile de le différencier sur la durée par rapport à un simple état mixte passager par exemple ( humeur et comportement variables sur 1 semaine par exemple ) …

     

    Cycles rapides : Un diagnostic différentiel complexe ?

    TDAH ( Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité ) chez l’enfant ou TPL ( Trouble de la Personnalité Limite ) sont des exemples de diagnostic qui peuvent compliquer et être confondus avec celui des cycles rapides chez les personnes atteintes de troubles bipolaires .
    On sait qu’il faut plusieurs années pour qu’un diagnostic de bipolarité soit effectif et confirmé, c’est pourquoi il est primordial qu’un examen approfondi et complet soit opéré sur chaque patient afin de ne pas négliger un diagnostic de cycles rapides ou encore de l’affecter ( en erreur ) à un autre trouble que celui de la maniaco-dépression . Il faut également noter que beaucoup de choses concernant le cycle rapide sont encore méconnues :

    • Est-ce vraiment un type ( ou sous-type ) de trouble bipolaire ?
    • Est-ce un simple état bipolaire en conséquence d’un traitement inadapté ?

     

    Cycle rapide : Un sous-type du trouble bipolaire ?

    Beaucoup de questions restent sans réponse fiable à 100% concernant le cycle rapide … Trouble bipolaire connexe ou conséquence d’un mauvais traitement de la maladie ? Plusieurs études américaines ont démontré que les patients maniaco-dépressifs qui ont un traitement adapté ( médicaments + gestion personnelle ) n’étaient pas exempts de cycles rapides; même si le pourcentage resterait minoritaire ( Près de 70% des personnes n’auraient plus de cycles rapides ) .
    Ce qui est certain, c’est que le « phénomène des cycles rapides » serait un passage temporaire et transitoire pour la plupart des patients bipolaires; Les personnes bipolaires connaîtraient ce type de cycles seulement à certains moments de leur vie …

     

    Traitement et causes des cycles rapides

    Quelques chiffres sur les cycles rapides :

    • Environ 20% des personnes bipolaires souffrent de cycles rapides .
    • + de 65% des patients souffrant du trouble bipolaire à cycles rapides seraient des femmes .
    • La majorité des personnes affectées par les cycles rapides seraient bipolaires de type 2 .

    Cette dernière information laisserait donc supposer que l’intensité des symptômes – crises – a une part de responsabilité importante dans la venue d’un cycle rapide .

    Des recherches antérieures ont confirmé qu’une personne souffrant de cycles rapides réagirait moins bien aux différents traitements médicamenteux; principalement confirmé pour le Lithium .

    À contrario, la cause des cycles rapides peut être due à un traitement sous antidépresseur; c’est l’un des facteurs les plus favorisant . C’est pour cela que certains psychiatres préconisent toujours l’association d’un thymorégulateur ( comme le Lithium ) quand un patient bipolaire est traité avec un antidépresseur . Les antidépresseurs tricycliques ( ATC ), comme le Laroxyl, seraient notamment plus favorables à l’arrivée d’un cycle rapide que les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine ( antidépresseurs ISRS ) .

     

    Pour résumer, le traitement qui est actuellement le mieux adapté aux cycles rapides et à leur prévention serait :

    1. Un suivi psychiatrique régulier et complet dès les premiers symptômes d’un trouble de l’humeur et du comportement .
    2. Une bonne auto-gestion de la maladie ( hygiène de vie, aide externe ) .
    3. Une combinaison médicamenteuse antidépresseur ISRS + stabilisateur d’humeur .

     

    Cycle rapide et bipolarité
    Les cycles rapides chez le bipolaire

     

    Source : The American Journal of Psychiatry

  • Le bon traitement suivant chaque trouble bipolaire …

    Le bon traitement suivant chaque trouble bipolaire …

    Les troubles bipolaires affectent des millions de personnes à travers le monde; L’humeur et le comportement sont alors troublés . Le taux de suicide et/ou de rechute ( crises ) est également très élevé chez les personnes maniaco-dépressives … Ces statistiques démontrent bien qu’il est très compliqué de trouver un traitement idéal pour cette maladie ! Souvent, il est dit que chaque bipolarité est différente, malgré des symptômes généraux communs, et qu’il faut 1 traitement personnel et adapté à chaque patient .

    La présentation de la maladie bipolaire doit donc être prise en considération pour la prescription du meilleur traitement possible; mais la question qu’il faut vraiment se poser est :

    Doit-on traiter la maladie ou plutôt chaque symptôme ?

    D’autres statistiques révèlent que, chez les personnes bipolaires étant stables, la rechute maniaque ou dépressive s’élève à près de 40% après 1 an de stabilité et plus de 60% après 2 années de période stable …
    Le Lithium a, pendant de nombreuses années, été l’un des seuls traitements pour traiter la maniaco-dépression en agissant comme « stabilisateur de l’humeur »; aussi appelé « régulateur » ou « thymorégulateur » . Ce type de traitement nécessite tout de même une surveillance particulièrement contraignante, mais nécessaire afin d’éviter tout désagrément supplémentaire ( comme l’intoxication au lithium ) . Durant ces dernières années, d’autres types de traitements médicamenteux ont été utilisés pour traiter le trouble bipolaire, même si pour la plupart d’entre eux ils ne sont pas conçu pour cette maladie; on appelle cela une « prescription médicamenteuse off label » .
    Même s’il est difficile de trouver le bon traitement à sa bipolarité, il faut noter que, suite à une étude sur environ 400 personnes souffrant de troubles bipolaires ( 286 avec un traitement et 118 sans traitement ), seulement 6 personnes se sont suicidées en étant sous traitement, contre 27 sans traitement … Alors, quels sont les traitements efficaces pour traiter cette maladie mentale sur le long terme et suivant les épisodes ( manie et dépression ) ?…

     

    Signification du trouble bipolaire et éléments du diagnostic

    2 types principaux de trouble bipolaire existent : Le 1 et le 2 ( 3, 4 et 5 sont secondaires ) . Le trouble bipolaire de type 1 inclut principalement des périodes de manie et des périodes de dépressions majeures; il peut cependant aussi inclure des périodes d’hypomanie . Le trouble bipolaire de type 2 n’inclut pas d’épisode de manie mais au moins 1 épisode d’hypomanie et de dépression majeure . Voici les critères pris en compte pour chaque diagnostic ( manie, hypomanie, dépression, TB1 et TB2 ) .

     

    Critères de diagnostic de la phase maniaque

    1. Une durée supérieure à 7 jours doit être observée ( inférieure si hospitalisation ) où l’humeur est toujours haute ou le patient est très irritable . La personne doit avoir un niveau d’énergie important ( hyperactivité par exemple ) et avoir des milliers de projets .
    2. Un état psychotique suite à une forte intensité des symptômes perturbant dangereusement l’humeur et ayant des répercussions néfastes sur la vie sociale et professionnelle du patient .
    3. Le changement d’humeur du patient ne doit pas être causé par un problème médical tiers ou directement par les effets d’une tierce substance .
    4. Pendant cette durée, un minimum de 3 symptômes cités ci-dessous doit être visible ( 4 lorsque l’humeur est déjà irritable ) . Les symptômes ne doivent pas être habituels, cela marque un changement significatif dans l’humeur et le comportement de la personne .
    • L’estime de soi est importante, ego surdimensionné
    • Le besoin de sommeil est faible ( moins de 2H/jour suffisent )
    • Un besoin de parler beaucoup, vite et fort bien souvent, logorrhée
    • A des milliers de pensées et d’idées en même temps
    • Une difficulté pour se concentrer; un manque d’attention
    • Une activité physique inhabituelle avec ou sans objectif précis ( sexualité, travail, relation ), une agitation inhabituelle
    • Une conduite à risque ( financière, addiction )

     

    Au moins 1 épisode maniaque doit être observé pour établir un diagnostic de troubles bipolaires . Cet épisode est caractérisé par les symptômes ci-dessus ou à cause d’un traitement sous antidépresseur si la période de manie se produit pendant et se poursuit après le traitement .

     

    Critères de diagnostic de la phase hypomaniaque

    1. Une durée supérieure à 4 jours minimum où est observé un changement d’humeur inhabituel par intermittence . L’humeur est plus élevée qu’en temps normal et le patient est plus irritable . La personne a également une énergie et une activité physique montante .
    2. Le changement d’humeur du patient ne doit pas être causé par un problème médical tiers ou directement par les effets d’une tierce substance .
    3. Un changement est identifiable au niveau du comportement de l’individu comparé à son comportement habituel -sans symptômes- .
    4. Le changement d’humeur et de comportement est perceptible par les proches .
    5. L’intensité des symptômes n’engendre pas de problèmes graves au niveau social et professionnel . Il n’y a pas d’hospitalisation suite aux symptômes, ni d’épisodes psychotiques .
    6. Pendant cette durée, un minimum de 3 symptômes cités ci-dessous doit être visible ( 4 lorsque l’humeur est déjà irritable ) . Les symptômes ne doivent pas être habituels, cela marque un changement significatif dans l’humeur et le comportement de la personne .
    • L’estime de soi est importante
    • Le besoin de sommeil est faible ( moins de 3H/jour suffisent )
    • Un besoin de parler beaucoup, vite et fort bien souvent
    • A des milliers de pensées et d’idées en même temps
    • Une difficulté pour se concentrer; un manque d’attention
    • Une activité physique inhabituelle avec ou sans objectif précis ( sexualité, travail, relation ), une agitation inhabituelle
    • Une conduite à risque ( financière, addiction )

     

    Critères de diagnostic de la phase de dépression majeure

    1. Une détresse émotionnelle et physique est perceptible par le manque d’actions quotidiennes
    2. Le changement d’humeur du patient ne doit pas être causé par un problème médical tiers ou directement par les effets d’une tierce substance .
    3. Une durée supérieure à 15 jours minimum où le patient présente au moins 5 symptômes cités ci-dessous . Ces symptômes ne doivent pas être causés par un problème médical tiers et sont anormaux par rapport au comportement habituel de la personne . Le patient doit cependant éprouver obligatoirement soit une humeur dépressive, soit de l’anhédonie ( perte d’intérêts, émotions, plaisirs ) comme principal symptôme des 5 minimums .
    • Perte ou augmentation de l’appétit / Perte ou gain de poids non désiré
    • Perte ou augmentation du besoin de sommeil
    • Agitation ou ralentissement de l’activité physique
    • Sensation d’être toujours fatigué avec un manque d’énergie constant
    • Ressentir le sentiment de culpabilité plus ou moins intensément
    • Des difficultés pour se concentrer et/ou ne pas arriver à prendre une décision pour la plupart des choses
    • Des idées / envies suicidaires fréquentes, avec ou sans passage à l’acte

     

    Critères de diagnostic pour le trouble bipolaire de type 1

    1. Au moins 1 épisode de manie qui répond aux critères de diagnostic de la phase maniaque .
    2. L’épisode de manie ou l’épisode de dépression ne peuvent pas être diagnostiqués comme un trouble psychotique différent .

     

    Critères de diagnostic pour le trouble bipolaire de type 2

    1. Au moins 1 épisode d’hypomanie qui répond aux critères de diagnostic de la phase hypomaniaque et 1 épisode de dépression majeure qui correspond aux critères de diagnostic de la phase de dépression majeure .
    2. Aucun épisode maniaque n’a été observé auparavant .
    3. L’épisode d’hypomanie ou l’épisode de dépression majeure ne peuvent pas être diagnostiqués comme un trouble psychotique différent .
    4. Le patient souffre d’une grande détresse émotionnelle et/ou physique qui se répercute sur les actions de la vie quotidienne . Cette détresse est principalement liée aux troubles de l’humeur qu’engendrent l’état dépressif et des transitions entre l’hypomanie et la dépression .

     

    Les méthodes de traitement pour le trouble bipolaire selon la période

    Chaque période du trouble bipolaire a son propre traitement adapté : la dépression bipolaire, la phase maniaque et la phase euthymique ( de stabilité ) . Il existe des milliers de combinaisons possibles pour traiter ces périodes, mais certaines ont obtenu de meilleurs résultats auprès d’une large population de patients bipolaires . Bien évidemment, on ne parle pas de médicaments qui sont propulsés par les labos, uniquement des médicaments qui ont fonctionné .

     

    Traitement anti-maniaque

    L’Halopéridol, l’Olanzapine et la Rispéridone sont généralement les options de traitement anti-maniaque les plus bénéfiques contre les crises aiguës . C’est un rapport complet de Cipriani ( Psy ), contenant près de 70 études complètes sur le traitement contre les épisodes maniaques et leurs crises pendant plus de 5 années, qui détermine cette conclusion . Les patients étaient principalement des maniaco-dépressifs de type 1 . Pour ces études, les effets positifs des traitements ont été déterminés par l’intensité des symptômes menant à une réduction du traitement considérant le patient comme stabilisé . La prise moyenne du traitement anti-maniaque était légèrement inférieure à 1 mois . Les autres médicaments utilisés, demeurant moins efficaces, étaient le Valproate, la Gabapentine, le Topiramate, la Lamotrigine et la Ziprasidone . La Quétiapine a été considérée comme acceptable . La Quétiapine a également beaucoup d’effets positifs contre les crises de manie et est plutôt bien acceptée par les patients, tout comme la Rispéridone, l’Halopéridol et l’Olanzapine; contrairement au Lithium, Topiramate, Lamotrigine et Gabapentine qui se sont révélés être plus difficilement acceptables par l’organisme .

    Un autre professeur en psychiatrie ( Yildiz ) a aussi mené plusieurs études sur les traitements de crise contre la manie, mais cette fois-ci en prenant en considération le type du médicament ( antipsychotique, thymorégulateur, etc etc … ) par rapport à la réponse positive . Il a été conclu que les antipsychotiques atypiques ainsi que l’Halopéridol ( antipsychotique typique ) se sont révélés être plus efficaces comparés aux thymorégulateurs, comme le Lithium, et aux anti-épileptiques utilisés en tant que régulateurs, comme le Valproate et la Carbamazépine, pour contrer les crises de manie aiguës . Il n’a pas pu être déterminé une efficacité supérieure personnelle entre les antipsychotiques atypiques .

    On sait très bien qu’une personne bipolaire en crise maniaque peut être hospitalisée et avoir un comportement dangereux pour l’entourage, mais aussi pour elle-même ( pensées suicidaires, état psychotique grave avec hallucinations, agressivité / violences ) . Pour ces personnes, le traitement ne doit jamais être arrêté et l’association médicamenteuse antipsychotique + thymorégulateur semble être très bénéfique ( +20% ) .

    Si certains patients n’arrivent pas à se stabiliser avec ce type de combinaison, une permutation des médicaments peut être envisageable; par exemple un patient sous Lithium peut passer au Valproate ( vice-versa ) et un antipsychotique 2nde génération peut être changé tout en gardant les meilleurs ( Olanzapine, Halopéridol, Quétiapine ou Rispéridone ) .

    Si, même en changeant les combinaisons de médicaments plusieurs fois, le patient n’arrive pas à se stabiliser, alors l’électroconvulsivothérapie ( ECT ) peut être une solution de dernier recours .

     

    Traitement anti-dépression bipolaire

    On sait que les antidépresseurs peuvent parfois accentuer la venue d’un état maniaque ou mixte chez les patients souffrant de bipolarité; c’est pour cela que la dépression bipolaire majeure est particulièrement difficile à traiter .

    W. Bobo, psychiatre américain, est contre le traitement de la dépression bipolaire par les antidépresseurs en mono traitement sur la continuité . Cependant, en utilisation restreinte, les antidépresseurs + antipsychotiques ou thymorégulateurs semblent être une bonne combinaison contre la dépression majeure chez le bipolaire en crise . La combinaison médicamenteuse qui semble la plus efficace contre la phase dépressive est la Fluoxétine + l’Olanzapine . La Quétiapine obtient également de bonnes réponses en association avec un antidépresseur ISRS .

     

    Traitement euthymique ( stabilisation / régulation )

    7 médicaments sont considérés comme bénéfiques pour le traitement de stabilisation du trouble bipolaire :

    1. Le Lithium ( Teralithe )
    2. La Lamotrigine ( Lamictal )
    3. L’Olanzapine ( Zyprexa )
    4. La Quétiapine ( Xeroquel )
    5. La Ziprasidone ( ( Zeldox )
    6. La Rispéridone ( Risperdal )
    7. L’Aripiprazole ( Abilify )

    Généralement, un patient bipolaire a une polarité plus fréquente et plus intense que l’autre ( dépression ou manie ), ce qui est très important pour l’adaptation du traitement du trouble bipolaire dans sa forme régulière .
    En ce qui concerne la prévention contre les rechutes dépressives, la Lamotrigine et la Quétiapine semblent être les plus efficaces pour les bipolaires étant sensibles aux crises dépressives, tandis que le Lithium, l’Aripiprazole, l’Olanzapine et la Rispéridone semblent être les traitements les plus bénéfiques contre les rechutes de manie; La Ziprasidone et la Quétiapine peuvent aussi être efficaces contre la rechute des crises maniaques s’il y a une combinaison avec un stabilisateur d’humeur .

    Miura, psychiatre, a indiqué que, sur le long terme, le Lithium semble être la meilleure option de traitement en première ligne pour la prévention des rechutes générales, mais si le patient a une polarité prédominante ( dépression ou maniaque ), l’Olanzapine serait plus efficace; La Quétiapine serait aussi plus efficace si le bipolaire a une polarité prédominante dépressive .

    D’autres études ont été menées, comme pour comparer les antipsychotiques atypiques et le Lithium en mono traitement . Le Lithium reste alors bien supérieur aux antipsychotiques de seconde génération quand il n’y a qu’un seul médicament pour traiter le trouble bipolaire ( temps x2 ) . Cela prouve encore une fois que le Lithium reste le médicament de première ligne comme traitement de prévention des rechutes des troubles bipolaires; les antipsychotiques restent seulement une substitution en cas d’intolérances, ou un excellent complément en cas de crises sévères .

    Pour résumer le traitement de stabilisation :

    • 1ère ligne = Lithium
    • 2ème ligne ( en cas d’intolérance au Lithium par exemple ) = Valproate, Quétiapine ou Lamotrigine
    • 3ème ligne ( en cas d’échec ) = Lithium ou Valproate avec un antipsychotique .

     

    Conclusion des traitements pour la bipolarité

    Nous n’avons pas parlé significativement des traitements contre l’hypomanie ( où le thymorégulateur peut facilement être un anti-épileptique tout en étant très efficace par exemple ), ni des médicaments injectables à action prolongée ( efficace contre les patients non-assidus envers leur traitement médicamenteux ! ); peut-être dans un prochain article !

    Cependant, nous pouvons conclure qu’il reste encore beaucoup de travail en ce qui concerne la recherche de médicaments pour guérir chaque type de trouble bipolaire efficacement .
    Je pense personnellement que les types de bipolarité devraient être plus mis en avant dans l’adaptation des médicaments .
    On s’aperçoit aussi que le taux de rechute est encore trop important chez les bipolaires ( moins de 3 ans de stabilité chez plus de 85% des patients dits « stabilisés » ) . Cela prouve que les médicaments actuels ne sont pas encore au point concernant l’évolution de la maladie sur le long terme; Bien évidemment, il ne s’agit pas que de médicaments . Les traitements doivent encore évoluer et d’autres s(er)ont à découvrir …

    Un patient sous traitement doit être suivi minutieusement; ce qui n’est pas encore le cas chez la plupart des patients bipolaires ( suivi psychiatrique non-régulier par exemple ) . Un suivi des médicaments antérieurs doit être tenu à jour par le référent médical en cas de crises / rechutes ( c’est aussi rare ! ) . Les patients bipolaires et dépressifs ne doivent pas être traités uniquement avec un antidépresseur ( prescription omniprésente chez certains professionnels de santé ! ) . Quand une crise est finie, l’arrêt du médicament ne doit pas être envisagé, mais plutôt le maintien du médicament avec une réadaptation de la posologie par exemple .

    Un jour, peut-être, un traitement bipolaire ultime simple existera …

     

    Bipolaire et traitement dépressif ou maniaque
    Les traitements bipolaire suivant les périodes

     

    Source : American Psychiatric Association

  • Le soulagement du diagnostic de mon trouble bipolaire

    Le soulagement du diagnostic de mon trouble bipolaire

    Voici le témoignage d’une personne qui a souhaité rester anonyme . C’est un véritable récit détaillé de sa vie avant et après son diagnostic de trouble bipolaire . Adolescence, vie sociale, vie professionnelle, vie familiale, sa bipolarité est présente dans toutes les étapes importantes de sa vie . Entre culpabilité et recul sur sa maladie, voici son témoignage …

     

    Un avant et un après diagnostic …

    Je me doutais de la présence de la maladie depuis environ douze ans. Je voyais mes hausses d’humeur tous les automnes et les périodes de déprime chaque hiver. Je m’engageais dans plein de projets pour ne jamais rien terminer.  Avec le diagnostic, une relecture de ma vie me fait prendre conscience que cette maladie est là depuis ma toute jeunesse.

    J’ai toujours eu la profonde sensation d’être différent. Jeune, j’étais très sensible. Je gardais mes distances avec les autres pour me protéger. À l’école, j’étais souvent agacé par les remarques parce que ça me blessait même si la remarque semblait anodine. Ayant un problème d’attention assez important, mon parcours scolaire au primaire a été plutôt difficile.

    Arrivée au secondaire, je deviens, contre toute attente, premier de la classe et apprécié de mes camarades. Je plais même assez aux filles que je remarque vraiment pour la première fois. Très timide, je demeure plutôt discret. À l’adolescence, des périodes d’hypothymie apparaissent. Je sors parfois 3 à 4 fois semaines dans les bars. Je bois beaucoup. Il m’est arrivé de passer des nuits blanches à boire et à fêter et ensuite d’aller travailler le lendemain comme si de rien n’était. D’ailleurs, depuis ce temps, je ne dors que très peu, trop peu.

    Au début de l’âge adulte, je ne sais quoi faire de ma vie. Je fais toute sorte de travail. À un certain moment, je commence à avoir des idées suicidaires. Je ne veux pas vivre comme ca; toujours malheureux. Je demeure dans une grande ville, loin de ma région d’origine. Je me sens atrocement seul. Habitant près d’un canal maritime, je me dis que je pourrais m’y jeter avec une pierre attachée au cou; personne ne me retrouverait. J’imagine le même scénario dans une marina près de chez-moi. À ce moment, j’ai 19 ans. J’ai une maladie cardiaque grave qui, en fait, va me sauver la vie.

    Pendant cette période très trouble, je fais une crise d’arythmie très grave. Je dois être hospitalisé d’urgence. La seule option est la chirurgie. J’accepte. Une psychologue passe pour évaluer mon état psychologique, mais je ne dis rien.

    Tout va bien. Je ne dis rien. J’ai honte de mon état. Je ne veux surtout pas qu’on sache que j’ai voulu mettre fin à mes jours.

    Quelques jours plus tard, mes proches sont à mon chevet et la chirurgie a lieu. Cette opération me sauve la vie et réparant mon problème cardiaque. Je me retourne dans ma région, chez-moi, en convalescence. Toute idée de mort a disparu. Je pense avoir fait une période d’hypomanie à ce moment. Je dors très peu, je suis plein d’énergie malgré une chirurgie au cœur récente. Quelques jours à peine après cette lourde opération, je me promène en quad dans les bois en prenant quelques risques. Je me sens dans une forme comme jamais auparavant.

    Peu de temps après cet épisode, je rencontre la femme qui partage encore ma vie aujourd’hui. Nous avons trois enfants et malgré quelques soucis de la vie, tout va plutôt bien. J’ai une vie professionnelle bien remplie. Je travaille dans le domaine de la santé, avec des médecins et psychiatres. J’apprends à ce moment ce qu’est le trouble bipolaire qui, soudain, éclaire une partie de ce que je vis en silence, dans mon intérieur parfois assez trouble. Comme je suis devenu maître dans l’art de cacher mon malaise, rien ne parait.

    Toutefois, la maladie me tourmente de plus en plus. J’arrive de plus en plus difficilement à compenser mes hauts et mes bas sans que rien me paraisse. Et puis arrive l’événement qui bouleversera ma vie. Au moment d’une promotion importante à un poste de directeur, je suis propulsé en hypomanie très forte. Ma pensée se désorganise et je n’arrive plus à faire mon travail. Je demande une rétrogradation pensant que je ne suis pas à la hauteur, mais les problèmes persistent. Je traverse une période très instable ou mon humeur change d’une journée à l’autre et même dans une même journée. Certains collègues tentent de me faire comprendre que ca ne va pas, mais je les ignore, pensant que comme à l’habitude, ça va revenir et je vais redevenir cette personne très performante que j’ai toujours été.

    Mais ça ne vient pas. Je déprime sérieusement. Je ne dors presque plus et je suis très fatigué. Je suis instable, passant rapidement de la bonne humeur à la profonde déprime voire même aux idées de mort qui revienne. En voiture, je pense à me jeter devant un camion à pleine vitesse. Il est certain que je n’y survivrais pas. Je serais libéré de cette souffrance qui m’habite et que je m’arrive plus à gérer comme avant. C’est là, qu’un beau jour, en revenant du travail, je suis tourmenté par mes idées de mort et dans un état d’extrême fatigue. Je suis distrait par une voiture qui me suit de très près, je n’ai pas vu la camionnette qui vient en sens inverse et c’est l’accident. Un face-à-face très violent juste devant mon domicile.

    Par miracle, je ne suis pas blessé sérieusement. J’en garderai cependant des douleurs diffuses permanentes, surtout au dos et aux genoux. Quelques jours après l’accident, je vais vraiment très bien. Ça y est, c’est reparti. Je demande mon retour au travail qui m’est accordé. Mais ça ne dure pas. Les douleurs physiques s’intensifient et je replonge dans la dépression. Je quitte le travail à peine 2 semaines après mon retour. Cette fois, c’est une crise de panique qui provoque mon départ. Je vois bien que ça ne va pas du tout. Je prends rendez-vous avec la psychologue du programme d’aide aux employés. Celle-ci voyant mon état, avec mon accord, contacte mon médecin pour que j’aie un rendez-vous rapidement. Elle pense que je suis en dépression majeure et que j’ai besoin de soins médicaux.

    Après ma visite chez le médecin, il diagnostique effectivement une dépression majeure.

    Je passe quelques semaines comme une larve dans mon domicile. Tout ce que j’arrive à faire, c’est de passer de mon lit à mon divan et inversement.

    À ma deuxième visite chez le médecin, je lui parle de ma suspicion de la présence du trouble bipolaire et je lui demande de voir un psychiatre. Je demande alors à un psychiatre, que je connais bien et en qui j’ai confiance, de me recevoir. Cette rencontre changera à jamais le cours de ma vie. Après un long entretien où je lui fais part de mes observations et où je réponds à ses questions en explorant un grand pan de ma vie, il ne fait aucun doute pour lui, et moi non plus d’ailleurs, il émet un diagnostic de trouble bipolaire de type 2 . L’accident de voiture qui a passé bien près de me coûter la vie me l’aura en fait sauvé. Le premier thymorégulateur qui m’est prescrit me fait un bien énorme sans aucun effet secondaire. Je cesse tout autre médication sauf celle pour les douleurs. Mon état s’améliore rapidement, les douleurs diminuent rapidement à un seuil tolérable de sorte que je ne prends plus que des analgésiques occasionnellement.

    Le diagnostic est un soulagement. Je comprends enfin ce qui m’arrive. Je suis plutôt heureux de ce dénouement.

    Mais encore une fois, la vie me ramène les pieds fermement sur terre. Je commence à voir la réalité comme elle est vraiment. Je rééxplore mon passé pour constater que j’ai fait du tort à bien des gens dans les différentes phases de ma maladie et je m’en veux beaucoup. Je vais tenter de réparer quelques-une des blessures que j’ai causé. J’ai rencontré quelques personnes à qui j’ai raconté brièvement mon histoire et à lesquelles j’ai demandé pardon. J’ai été très bien reçu et ces personnes ont été très compréhensive. Je leur en suis très reconnaissant.

    Le plus difficile fut avec ma conjointe. Je lui ai fait vivre bien des peines et misères. Lorsque j’ai eu la force de lui demander comment elle avait vécu ces événements depuis que nous sommes ensemble, son récit a été très difficile à entendre. Un sentiment de grande culpabilité s’est installé en moi.

    Comment avais-je bien pu faire cela à la personne que j’aime le plus au monde?…

    Cette jeune femme magnifique, douce, charmante et intelligente ne méritait pas ça. J’ai l’impression que je ne la mérite pas. Je me demande aussi ce que j’ai bien pu faire vivre a mes enfants. Je ne leur en ai jamais parlé. Ma bien-aimée a été plus que soutenante. Nous nous sommes donné du temps pour réparer ce qui avait été brisé. La confiance est revenue et nous sommes redevenus complices comme aux premiers jours, mais rien n’est plus pareil. Je dois réapprendre à aimer et à être aimé. Je dois réapprendre à interagir avec mes proches. Ce que j’ai été n’est plus. J’ai perdu mes repères.

    Le chemin est long pour réapprivoiser la vie. Encore aujourd’hui, je dois être vigilant et j’apprends encore. La vie ne sera plus jamais la même, mais elle est plus belle que jamais. Elle est plus vraie. Rien n’est parfait. La maladie ne me donne que peu d’intervalle libre, mais j’arrive à compenser et à mener une vie assez équilibrée. Là, en ce moment, je viens de traverser un épisode de dépression de 2 mois suite à un épuisement professionnel. Je reprends le travail progressivement.

    J’aborde la vie très différemment. J’ai parlé ouvertement de ma maladie à mes amis proches, à ma famille et aussi à mes patrons. Il m’arrive d’en parler avec un de mes employés qui traverse une période difficile pour lui montrer que, malgré les difficultés, avec de l’aide et de la patience, on peut y arriver.

    Bien que j’essaie de vivre au jour le jour, l’avenir me fait parfois peur. Je ne sais pas comment va évoluer cette maladie. Est-ce que je vais être en mesure de poursuivre ma carrière professionnelle encore longtemps ? Comment vais-je vieillir ? Il y a maintenant cinq ans que le diagnostic a été établi et je n’ai eu qu’un arrêt de travail. La médication ne fait pas tout. Elle me permet de limiter les montées et les descentes, mais je dois composer avec ce yoyo quasi-incessant. J’ai un équilibre imparfait, mais suffisant pour pouvoir vivre sereinement.

    En écrivant ce témoignage, j’espère que ca pourra redonner de l’espoir à d’autres personnes dont le cheminement est plus difficile.

     

    Témoignage diagnostic bipolaire
    Soulager d’être bipolaire
  • Troubles cognitifs et maladie bipolaire : Association possible ?

    Troubles cognitifs et maladie bipolaire : Association possible ?

    On se pose souvent la question de savoir si la maladie bipolaire peut causer certains troubles cognitifs comme une déficience intellectuelle ou mentale ( déficience cognitive ) et si ces 2 troubles peuvent vraiment être associés . Il faut rappeler, qu’à l’origine, les fonctions cognitives nous servent à prendre connaissance de tout ce qui nous entoure ainsi que de nous-même ! Par la suite, la définition propre s’est légèrement étoffée, suivant les spécialistes ( psychiatres, neurologues, … ) …
    Les personnes qui souffrent de déficiences cognitives ont généralement du mal pour :

    1. Apprendre
    2. Se souvenir
    3. Se concentrer
    4. Prendre des décisions

    En résumé, tout ce qui est nécessaire au quotidien pour un être humain …

     

    Définition de la déficience cognitive

    La maladie d’Alzheimer est la cause la plus évidente de la déficience cognitive; le développement d’un trouble cognitif est d’ailleurs plus fréquent chez les patients âgés . Mais, ce ne sont pas les seules personnes à ressentir une insuffisance cognitive, les éléments principaux qui peuvent déclencher une déficience sont :

    • Un niveau d’enseignement limité ( bas )
    • Un accident cérébral
    • Un traumatisme familial
    • Une exposition aux pesticides
    • Une pathologie chronique qui peut inclure les problèmes cardiaques, le diabète et les AVC .

    Il existe également des formes confuses de déficiences cognitives comme celles qui peuvent être causées par les médicaments ( effets secondaires ), la dépression ou le régime alimentaire .

    Le trouble cognitif peut être d’intensité basse à élevée . On entend souvent parler de déficience cognitive légère, ce qui correspond à un niveau faible de l’altération cognitive; la personne peut vivre sereinement malgré quelques petits troubles cognitifs perceptibles . La déficience cognitive grave est, quant à elle, bien plus handicapante car elle peut engendrer une inaptitude à comprendre et pouvoir parlé ou même écrire; semblable à une personne atteinte d’Alzheimer de niveau sévère . Vivre en autonomie n’est donc plus envisageable avec ce niveau d’affection sévère …

     

    Les symptômes d’une déficience cognitive

    Il existe de nombreux symptômes pour un début de trouble cognitif, mais en ce qui concerne plus précisément la déficience cognitive et ses fonctions, voici les principaux symptômes :

    • Troubles de la vision
    • Troubles du jugement
    • Troubles de l’humeur
    • Troubles du comportement
    • Troubles de la mémoire ( perte de mémoire )
    • Des difficultés pour organiser, prévoir et/ou accomplir des actions, activités …
    • Des difficultés pour se rappeler des personnes et/ou des endroits pourtant familiers
    • Une certaine forme de redondance concernant certaines discussions, histoires ( racontées plusieurs fois ) …

    Nous retrouvons quelques troubles connexes à la bipolarité …

     

    Quels liens y a-t-il entre le trouble bipolaire et la déficience cognitive ?

    D’après le journal Psychiatry Times, il y aurait une majorité de personnes atteintes de troubles affectifs bipolaires qui souffrirait de déficiences cognitives; les périodes euthymiques ne seraient même pas exemptes de ces troubles cognitifs !!!

    Toutefois, ces troubles sont moins sévères que chez les schizophrènes ou les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer; même s’il pourrait y avoir une régression croissante de l’activité psychosociale .

    Selon certains psychiatres américains, tous les patients bipolaires seraient atteints de déficiences cognitives . On ne connaît pas vraiment le niveau d’altération cognitive, mais l’estimation moyenne se situe entre 20% et 60% . Il existe cependant une concordance plus importante chez les personnes bipolaires de type 1 que celles de type 2 . La déficience cognitive serait donc plus élevée à cause du nombre d’épisodes maniaques et de leurs intensités …

     

    Étude concernant la déficience cognitive bipolaire

    En 2015, près de 140 patients souffrant de bipolarité ont participé à une étude sur la déficience cognitive associée au trouble bipolaire; Aucun des participants ne souffraient de symptômes psychotiques . 60 personnes en bonne santé ont également participé à cette étude . La totalité des patients a subi des tests cognitifs . D’après les rapports des chercheurs, les patients maniaco-dépressifs ont signifié des déficits cognitifs indépendamment de la maladie bipolaire . Pour les patients bipolaires en période de manie : la mémoire, le jugement et la concentration ont affiché un lourd déficit . Si le patient avait un traitement important, les fonctions cognitives étaient également très lourdement affectées .

     

    Quelques hypothèses sur cette déficience cognitive chez la personne bipolaire

    La principale hypothèse ( première ) est la médication; plus précisément, ce sont surtout les psychotropes prescrits qui sont remis en cause .
    Le Lithium a aussi un impact négatif sur le jugement, la mémoire et la vitesse du traitement des informations reçues . Toutefois, cette altération cognitive due au lithium semble se stabiliser au fil du temps; d’autres études sont à réaliser …
    D’autres types de médicaments utilisés pour traiter les troubles bipolaires sont mis en cause dans la déficience cognitive des malades; comme certains antidépresseurs . Toutefois, les études sont encore trop peu nombreuses pour établir des conclusions fiables .

    Une autre hypothèse suppose que les troubles cognitifs s’aggravent proportionnellement avec l’intensité des crises de bipolarité . Cette aggravation des crises peut être due au non-respect du traitement ou à une recrudescence des symptômes de la maladie ( traitement inefficace ) .

    Il faut garder en tête que ce ne sont que des théories et que nous ne pouvons les certifier à 100% tant que, par exemple, pour la déficience cognitive, nous ne savons pas précisément si elle est représentative par rapport à des périodes de l’humeur du bipolaire ou si elle est totalement indépendante des cycles de la manie, de l’hypomanie ou de la dépression; ce ne sont que des théories par rapport à des études menées sur un nombre minime de patients .

     

    Quels sont les éléments causant des troubles cognitifs chez le bipolaire ?

    L’intensité des troubles de la mémoire est en réalité plutôt minime chez les personnes souffrant de maniaco-dépression; même si beaucoup de patients en souffrent ! On estime que près de 75% des patients bipolaires ont une bonne mémoire à long terme; c’est la mémoire à court terme qui est plus fréquemment affectée … Malgré la maladie bipolaire, d’autres éléments peuvent occasionner une difficulté cognitive, notamment :

    • Les épisodes maniaques récurrents semblent avoir un impact bien plus important que les phases dépressives récurrentes sur les fonctions cognitives .
    • L’ancienneté des épisodes bipolaires semble aussi être responsable de la sévérité grandissante des troubles cognitifs chez le bipolaire .
    • Les troubles cognitifs semblent être en adéquation avec la fréquence des cycles maniaques et dépressifs : Plus il y a de cycles sévères, plus la déficience cognitive semble sévère …
    • Comme vu plus haut, certains médicaments peuvent accentuer les problèmes cognitifs et impacter indirectement la mémoire et le jugement .
    • La drogue et l’alcool sont également responsables des déficiences cognitives sur la personne bipolaire ( mémoire, pensée, troubles de l’attention … ) .

    Il faut noter que tout dysfonctionnement cognitif est à prendre au sérieux car il peut engendrer de fortes crises maniaques par exemple . Les crises maniaques accentuent alors les troubles cognitifs et ainsi de suite; c’est alors un cercle vicieux sans fin …

    Une perte de mémoire peut entraîner une irritabilité, qui peut alors entraîner un arrêt du traitement et engendrer ainsi une crise maniaque …

     

    Traitement de la déficience cognitive

    C’est identique aux troubles bipolaires : le traitement des troubles cognitifs doit se faire le plus tôt possible afin de limiter les dégâts cognitifs causés sur le long terme par rapport à la bipolarité .

    La psychoéducation peut être une bonne thérapie afin de mieux comprendre et appréhender la phase maniaque .
    La TCC ( Thérapie Cognitive Comportementale ) peut aussi être très bénéfique .

    L’utilisation de médicaments ne doit pas être oubliée; malgré les tests qui prouvent le contraire . La manie doit être stabilisée, et pour cela, le thymorégulateur est essentiel . Le suivi avec le psy doit alors être régulier afin d’adapter la bonne posologie et éviter tous problèmes cognitifs importants . Les antipsychotiques atypiques ne dérogent pas à cette règle, même si, sur certains patients, ces médicaments peuvent aggraver les fonctions cognitives au début du traitement …

     

    Si vous souffrez de déficiences cognitives liées aux troubles bipolaires, il ne faut pas hésiter à parler de ces symptômes connexes à votre psychiatre . Il ne faut pas non plus avoir peur des médicaments, car, jusqu’à maintenant, il n’y pas encore de chercheurs qui puissent certifier à 100% que ce sont les médicaments qui aggravent les problèmes cognitifs ou qu’il s’agisse simplement de l’évolution de la maladie bipolaire elle-même …
    Rappelez-vous que les médicaments sont nécessaires pour votre survie, et s’ils ne vous conviennent plus ou que vos symptômes ont évolué, vous devez en parler à votre psychiatre pour qu’il réadapte ce traitement médicamenteux .

     

    Troubles cognitifs et bipolarité
    La déficience cognitive chez le bipolaire
  • Bipolaire en demande d’aide : Détecter les signaux de détresse !

    Bipolaire en demande d’aide : Détecter les signaux de détresse !

    Vivre avec une personne bipolaire n’est pas facile; par exemple, ce n’est jamais facile de savoir quand on doit intervenir auprès de la personne pour lui apporter notre aide – dont elle a besoin – ! La majorité des personnes proches de bipolaires estiment qu’il faut respecter un certain « droit de liberté » afin de ne pas trop paraître curieux et/ou envahissant … Pourtant, pour une personne souffrant de troubles bipolaires, c’est tout le contraire : elle a besoin de votre aide et le ressent; même si le contraire se fait entendre ou voir, à l’intérieur d’elle-même, c’est différent .

     

    Les signes qui indiquent qu’une personne bipolaire a besoin d’aide !

    Il existe des signes précurseurs qui ne trompent pas quand on parle d’appel à l’aide de la part d’une personne souffrant de bipolarité . Il faut bien se dire qu’une crise maniaque ou dépressive peut aussi être le résultat d’un appel au secours manqué de la part des proches … Voici donc quelques signaux qui doivent alerter un proche pour lui dire que la personne bipolaire qu’il côtoie a besoin d’aide …

     

    Un comportement changeant

    Si une personne bipolaire est, normalement, toujours dans l’empathie et la bienveillance, mais que tout à coup elle devient brutale, indifférente, égoïste, sans-coeur, et donc insensible envers les autres personnes l’accompagnant, c’est un premier appel à l’aide . Si vous êtes un conjoint ou faites partie de la famille d’une personne bipolaire, vous avez déjà entendu ce genre de phrase :

    « Je ne t’ai jamais aimé ! » / « Vous voyez enfin ma vraie personnalité ! » etc etc …

     

    Plus aucune écoute

    Un second signe alarmant affecte la faculté d’écoute du maniaco-dépressif . Toujours pareil, si la personne a un soudain revirement contraire dans sa façon de se comporter et de parler . On peut apercevoir un léger degré de narcissisme car elle ne parlera que d’elle et n’écoutera même pas son interlocuteur; sans même s’en rendre compte ! Elle n’attendra même pas votre réponse à ses questions et passera d’un sujet à l’autre; exemple :

    « Tu as vu mes supers belles baskets ? Elles sont belles hein ? J’en ai marre de regarder la télé, je vais acheter un sandwich, tu veux venir ? J’ai trop faim, hier j’étais malade ! » etc etc …

    Ce type de discussion « monologue » peut faire sourire quand on ne vit pas la situation, mais en réalité il n’y a rien de drôle pendant cette situation pour la personne proche . Est-ce un phénomène de stress et que la personne bipolaire ne peut pas attendre la réponse ou ne veut pas l’entendre de peur d’être déçue ??? Mystère …

     

    Une augmentation de la colère

    Un autre signal d’alerte est l’irritabilité du bipolaire . C’est un véritable état pathologique qui peut se révéler être très dangereux en fonction des proportions que la crise entraîne . Dès les premiers signes d’irritabilité, pourtant pour des choses débiles futiles au début, elle peut vite passer de simples violences verbales à des violences physiques . Un exemple de parole prononcée sous l’effet de la colère :

    « Pourquoi mon t-shirt est rangé à l’envers ?! »

    C’est encore un appel à l’aide du bipolaire qui est à gérer dès les premières apparitions d’une crise de colère .

     

    La fugue / La fuite

    Un autre signe annonciateur d’appel à l’aide de la personne atteinte de troubles bipolaires : la fugue – ou la fuite – . Cette situation peut être un vrai cauchemar pour les personnes proches … Souvent, ce phénomène se produit quand le patient n’est pas diagnostiqué; pendant une période maniaque bien souvent . Difficile de savoir quand elle va partir sur un coup de tête et, surtout, difficile de savoir pourquoi ?! Fuir la maladie ? … Beaucoup de maniaco-dépressifs avouent avoir déjà fugué sans prévenir leurs proches ! Prendre un train et se retrouver dans une ville qu’ils ne connaissent pas et se demander qu’est-ce qu’ils font là quelques jours plus tard … Voilà le risque pour une personne bipolaire qui n’a pas reçu d’aide à temps !

     

    Un manque d’intérêt

    La personne bipolaire qui est en crise va souvent ressentir une perte d’intérêt grandissante envers des choses, qu’en temps normal, elle est passionnée . Ca peut être un sport, un série tv, une passion créative ou même passer du temps avec ses enfants ! Si cette personne a des animaux, il y a un risque qu’elle oublie de leur donner à manger, et/ou de les sortir; elle pourra même avoir l’idée de les expulser de chez elle, car trop contraignants … La vie professionnelle peut aussi être affectée dangereusement par ce type d’émotion; L’envie d’arrêter d’aller travailler peut être envisagée . La pensée pourra alors être du style :

    « Je m’en fous si je suis viré(e) ! Je suis capable de retrouver un travail n’importe quand ! »

    Ce signe peut donc avoir des conséquences graves s’il n’est pas détecté à temps par les proches …

     

    Une envie de rester couché(e)

    Le canapé ou le lit sont souvent les meubles préférés des personnes bipolaires en dépression ! Si vous connaissez une personne souffrant de maniaco-dépression qui reste au lit de longues heures, il faut essayer de la motiver, lui parler, lui changer le moral ( ce n’est pas obligé de lui dire de sortir; la brusquer ne sert à rien; sinon aggraver les symptômes de la dépression comme la culpabilité ! ) . Rester couché toute la journée durant plusieurs jours peut aggraver la dépression si aucune aide n’est signifiée à la personne malade … Si une personne reste couchée, c’est que quelque chose ne va pas, il faut donc l’aider à s’en sortir du mieux que vous pouvez .

     

    C’est -toujours- de la faute des autres

    Une personne bipolaire vous dit que tout est de votre faute et se sent, à contrario, insultée / persécutée ? C’est aussi un signal qui doit vous mettre la puce à l’oreille comme quoi quelque chose ne va pas ! Par exemple si, lors d’une simple discussion, vous parlez de tous vos problèmes et que le bipolaire rétorque :

    « Alors comme ca je suis ton souci ?! Je suis donc le problème de tout le monde alors !? Vous vous êtes regardé avec tous les problèmes que vous avez dans votre vie ? »

    C’est encore une fois un appel à l’aide, une façon d’attirer l’attention sur lui; on peut d’ailleurs se rendre compte de l’incohérence des propos du bipolaire dans un tel appel à l’aide …

     

    Un changement dans l’apparence

    Une personne bipolaire qui change soudainement sa façon de s’habiller ou de se maquiller peut être utilisé comme un « sos » pour vous dire que quelque chose ne va pas . Sa façon de marcher ou de vous regarder fait aussi partie de ce type de signal . Cela indique aussi un changement d’ambiance, un changement d’humeur en général .

     

    Si vous êtes un proche d’une personne souffrant du trouble bipolaire, vous pouvez commencer par vous créer une liste de rappels concernant les symptômes de la maladie et de ses épisodes maniaques et dépressifs . Cela peut vous aider à mieux réagir face aux premiers signaux d’alerte de votre proche malade . Il ne faut pas oublier qu’un problème récurrent de concentration, de colère, d’anxiété ou d’irritabilité n’est pas à prendre à la légère et qu’ils ont souvent une cause déclenchatrice, une signification cachée …
    Il faut apprendre à faire confiance en votre intuition et ne pas avoir peur d’aider la personne aimée qui souffre de bipolarité et a toujours besoin d’une aide externe .

     

    Bipolarité et aide
    Quand aider une personne bipolaire ?
  • Bipolaire depuis peu : Comment voir l’avenir ? – Témoignage

    Bipolaire depuis peu : Comment voir l’avenir ? – Témoignage

    Voici le 7ème et dernier témoignage sur le trouble bipolaire de notre semaine spéciale bipotes . C’est anonymement qu’une personne a voulu nous faire pat de son histoire « à chaud » car elle vient tout juste d’être diagnostiquée bipolaire … Comment était sa vie sans le diagnostic ? Comment sera-t-elle dans 10 ans ? Beaucoup de questions qu’elle aborde au fur et à mesure, avec beaucoup de prises de conscience sur ce qu’occasionnent ses troubles bipolaires sur sa vie; même avant le diagnostic …

     

    Impressions à chaud d’une personne nouvellement diagnostiquée bipolaire

    J’ai 30 et j’ai été diagnostiquée bipolaire il y a à peine un mois. Je remercie mon médecin traitant. Sans lui, mes hauts auraient été de plus en plus explosifs et mes bas de plus en plus sombres.
    Après plusieurs mois sous antidépresseurs, je décide de le recontacter en urgence : je me sens sombrer malgré les médicaments. Il me reçoit, me pose des questions et détecte une phase pas tout à fait normale survenue pendant le traitement : plus d’un mois pendant lequel je me sentais bien. Trop bien. Je parlais à tout le monde, j’étais à l’aise. J’avais 100 idées à la minute. Je voulais faire un prêt pour monter une entreprise. J’ai dépensé de jolies sommes dans des choses inutiles, mais que je voulais tout de suite. Je dormais moins et j’étais en super forme. C’était pour moi un moment de vrai bonheur et j’étais convaincue à ce moment-là que j’avais vaincu la dépression et que je resterai dans cet état de joie qui irradiait par chaque pore de mon être. Et puis tout à dégringolé.

    Mon médecin m’a fait arrêter les antidépresseurs et m’a envoyée en urgence chez un psychiatre. Il a confirmé le diagnostic au premier rendez-vous : « vous êtes bipolaire ».

    Le verdict est donc tombé. Pathologie psychiatrique. J’avoue être comme tout le monde et avoir les mêmes clichés et les mêmes idées reçues :

    Fous, danger, peur, hôpital psychiatrique, délire, asile, camisole…

    Tous ces mots remontent en moi et je suis à deux doigts de pleurer. Je ne peux pas faire partie des malades mentaux. Je suis normale, juste un peu dépressive.

     

    À qui vais-je dire que je suis bipolaire ?

    • Joyeuse
    • Attentive aux autres
    • Souriante
    • Réservée
    • Riant pour tout
    • Mesurée
    • Réfléchie
    • Compatissante
    • Posée
    • Sereine

    Voilà quelques mots utilisés par ma famille et mes amis pour me décrire.

    J’ai tellement toujours caché mes côtés sombres qu’ils ne connaissent pas ces mots qui sont l’autre partie de moi :

    • Dure
    • Fermée
    • Colérique
    • Rongée
    • Mutique
    • Épuisée
    • Anxieuse
    • Suicidaire

    Je décide de le dire à mes meilleures amies. On a tout traversé ensemble depuis des années. J’ai la chance que malgré le diagnostic elles restent près de moi, me soutiennent et m’encouragent. Ma famille ne comprend pas et minimise la maladie : « ce n’est rien, juste une petite déprime ». À mon travail, je n’en parle pas : j’ai trop peur du regard des autres et de ce qu’ils pourront penser de moi.

     

    Comment travailler avec un trouble bipolaire ?

    Le travail justement, parlons-en. C’est une épreuve. J’ai fait des études supérieures et j’ai un Master en droit. Malgré cela, je n’ai jamais eu de poste à la hauteur de mon diplôme. J’ai énormément de mal à rester toute la journée derrière un bureau. Les horaires de bureau me fatiguent. Je veux des responsabilités, des missions intéressantes, monter des projets et un titre prestigieux, mais…. je ne supporte ni le stress, ni la pression, ni les dépassements d’horaires, ni les contraintes.

    Je m’ennuie facilement et j’ai toujours envie de changer de poste.

    Malgré cela, je travaille bien, peut-être trop bien et je ne me ménage pas. Ça m’a d’ailleurs déjà valu plusieurs mois d’arrêts de travail il y a quelques années : je ne supportais pas la pression et les heures supplémentaires et mon corps a lâché du jour au lendemain. Avec le recul, je me rends compte que j’ai toujours dit que je n’arriverais pas à avoir une activité classique, quitte à passer pour une feignante. À croire que j’avais déjà repéré certains signes et que quelque chose était différent chez moi.

     

    Dois-je gérer différemment mes symptômes bipolaires ?

    J’avais repéré aussi les colères violentes, la fatigue tenace, les idées noires. La peur d’exploser et la peur de me noyer. Je réussis malgré tout depuis des années à donner le change : un intérieur sombre et froid, une apparence lumineuse et douce, pour que personne ne voit rien de ce qui me ronge lentement.

    Aujourd’hui, je suis les conseils du psychiatre : je suis un nouveau traitement à base d’antipsychotique pour les troubles bipolaires, je rencontre une association de bipolaires. Je vais commencer la psycho-éducation. Mais comme pour le reste, cela fait des années que je compte déjà mes heures de sommeil, que je sais quelles activités me conviennent ou pas, que j’évite certaines situations stressantes. Encore une fois, à croire que j’avais déjà pressenti ce qui convenait à mon corps et mon cerveau. Pour l’instant, je fais ce que je dois faire, en espérant être stabilisée. J’ai l’espoir de pouvoir vivre normalement, même si pour le moment, j’ai conscience de ne pas encore avoir réalisé et accepté la maladie et ses conséquences.

    Je ne sais pas où je serai à 35 ans ou à 40 ans. En vie serait déjà bien. En vie et heureuse serait parfait.

     

    M.

     

    Maniaco-Dépressive diagnostiquée
    Nouvelle diagnostiquée bipolaire
  • Ma bipolarité est ma force ! – Témoignage

    Ma bipolarité est ma force ! – Témoignage

    Si vous êtes membre de notre réseau sur la bipolarité, vous connaissez certainement @gabrielle44, elle-même membre bipote ! C’est avec plaisir qu’elle a tenu à nous offrir son témoignage, sa propre expérience de vie avec sa maladie, sa différence, sa force à présent : sa maniaco-dépression ( trouble bipolaire ) … Une histoire détaillée où elle nous raconte sa vie professionnelle, familiale, ainsi que son avenir entremêlé des obligations et événements liés à sa bipolarité .

     

    Ma bipolarité était ma force cachée …

    J’ai 53 ans. Je suis bipolaire de type II. Mal dans ma peau depuis l’âge de 8 ans où je pense avoir connu ma première dépression, j’ai vécu jusqu’à 33 ans avec des hauts magnifiques d’hypomanie et des bas douloureux, des envies de suicide, une tentative de suicide à 16 ans et une autre à plus tard, des mises en danger en voiture, des dépenses, de l’irritabilité…  Cette sensation d’être différente, en mal de vivre.

    La naissance de mon fils a entraîné ma décision de voir un psychanalyste; je ne voulais en aucun cas lui faire ce cadeau empoisonné du poids de plusieurs générations de mal-être. La psychanalyse n’a pas suffi, mais elle a contribué à nettoyer cet inconscient transgénérationnel, ces traumatismes, et à me calmer…

     

    Mon diagnostic

    Les angoisses, les hauts, les bas et l’hyperémotivité étaient toujours présents. Mon médecin généraliste m’a envoyé 7 jours dans une clinique universitaire belge dans un service psychiatrique. J’y ai vu un professeur psychiatre pour la première fois de ma vie, on m’a fait des tests avec injection de cortisol et un électroencéphalogramme. J’y ai vu également un psychologue clinicien que m’a soumis pas mal de questionnaires…

    La révélation : dans ce service, des gens comme moi, un notaire, une femme d’ouvrage, un professeur, une maman épuisée…. tous en souffrance.. Je n’étais pas seule.

    Lors de ce séjour, ma bipolarité n’a pas été révélée, mais le fait que j’ai une tendance à tout intellectualiser, que j’ai des tendances dépressives, que je pourrais être borderline, etc…

    À mon retour, j’ai cherché à rencontrer un psychiatre. J’en ai vu 3 avant de trouver ma psychiatre. Après une bonne année, elle m’a diagnostiqué maniaco-dépressive (on ne parlait pas de bipolarité à l’époque). Je n’ai pas compris de suite. On en parlait peu, même sur internet. Je lui ai fait confiance et ai pris mon traitement; qui a d’ailleurs changé plusieurs fois.

    J’étais encore mal, mais moins souvent, parfois fatiguée où j’achetais 10 paires de chaussures (anecdote), entre autres. Je racontais TOUT à ma psychiatre, elle m’a demandé de ramener les chaussures. Je me suis exécutée. J’ai mis ma vie personnelle entre ses mains.

    J’ai commencé à m’intéresser à ma maladie lorsque je me suis sentie stable . J’ai lu des livres (le premier : « Vivre avec un maniaco-dépressif » : Christian Gay). Ma reconnaissance envers ma psychiatre est énorme et elle n’a de cesse de me répéter « Madame X, c’est vous qui êtes courageuse » .

    Ma vraie vie a commencé il y a 12 ans. Il y a eu l’avant :

    • Souffrance et combat
    • Stress
    • Travailler sans compter pour éviter la pauvreté dans laquelle je suis née, mais travailler aussi à cause des phases hypomanes, angoisses extrêmes, questions, doutes…

    Et il y a l’après :

    • Je sais qui je suis
    • Je me soigne et je sais pourquoi
    • Je me vois autrement
    • Je vois les autres différemment
    • J’ai coupé tous les chaînons négatifs familiaux

    Ma vie est enfin belle et intense…17 ans de psychanalyse-psychothérapie (terminée) et 13 ans chez ma psychiatre que je vois et verrai toute ma vie.

     

    Ma famille et mes amis

    Je n’en ai parlé à personne. J’ai caché cela au travail, je n’ai jamais eu d’amis(es), mais plutôt des connaissances…Certains pensent avoir beaucoup d’amis, pour moi ce terme à une grande importance : un ami écoute avec le cœur et on peut compter sur son soutien et son aide. J’ai aidé sans compter, mais on ne m’a jamais aidé car je donnais cette impression d’être invincible, car souvent en hypomanie. Je me suis débrouillée seule. J’ai appris il y a 5 ans que maman s’était renseignée et qu’elle savait. J’enlève ma carapace lorsque je suis avec elle tout en la protégeant. Papa sait, il a lu des documents que je lui ai soumis, surdoué et bipolaire non soigné lui-même, ce n’est pas évident d’en parler. De plus, celui-ci est autodidacte, politiquement connu durant des années, je suis « fille de… ». Donc, parler de ma bipolarité dans toute une région : IMPOSSIBLE.

    Mon fils a suivi une thérapie dès l’âge de 7 ans suite à mon divorce et pour ainsi mieux lui expliquer la bipolarité avec des mots d’enfants de son âge (mon ex-mari n’a pas compris et est parti. Pour sa défense, j’ignorais de quel mal je souffrais à l’époque aussi) . Mon enfant, qui a 20 ans, sait et on en a toujours parlé librement. Il est fier de moi, de mon parcours. Il fait des études universitaires de … psychologie !

     

    La gestion de ma maladie

    Je gère ma vie : je prends mes médicaments, je n’ai JAMAIS stoppé le traitement (Maniprex – lithium) Xeroquel, Lamictal, Circadin) . Je vais au lit à heures régulières et mange sainement. Au début, je voyais ma psychiatre toutes les semaines durant 3 ans, puis tous les 15 jours, et depuis 3 ans, tous les 2-3 mois; et si je sens la venue d’un petit haut ou petit bas, je lui téléphone et elle me reçoit. Je connais tous mes prodromes. Pas d’alcool, pas de drogue, pas de café, pas de coca…

    J’ai déménagé dans un endroit calme, dans la nature, au bord de l’eau. Je promène mon chien, prends des photos, j’ai créé un potager, j’ai toujours beaucoup voyagé à travers le monde et je prépare un voyage en Nouvelle Zélande. Avant, je ne faisais pas d’escales, je visitais rapidement. A ce jour, des escales, à mon rythme, je prends le temps de visiter.

    Je prends le temps de VIVRE. J’évite le stress et le sens venir. Je m’informe encore et toujours sur la maladie.

    J’ai aimé les phases hypomanes car tout me réussissait, elles me manquent parfois . Toutefois, lorsque j’analyse, tout me réussit maintenant aussi, mais plus sereinement, plus lentement; c’est moins exaltant, mais tellement rassurant. Je préfère prendre mon traitement toute ma vie que redevenir celle d’avant. Ce fut, avec le recul, un cauchemar…

     

    Ma vie professionnelle et mes finances

    Je suis pensionnée invalide. Je suis belge ayant travaillé au Luxembourg. Le système y est différent qu’en France.

    J’ai travaillé sans limites. Stress total, responsabilités, polyglotte. J’en redemandais. Second travail, commerciale le soir. Une bombe. J’ai gagné beaucoup d’argent tellement j’en ai manqué, mais aussi car exaltée. J’ai dépensé. Heureusement tellement gagné que je n’ai jamais été endettée.

    A ce jour, je ne pourrais plus travailler , besoin vital de calme, de me reposer en cas de besoin, de me poser. Plus de dépenses; C’est l’inverse. J’ai appris à éviter tant que possible tout stress.

    J’ai donné des cours d’arts plastiques dans un centre GEM ( Groupe d’Entraide Mutuelle ) à des personnes bipolaires et schizophrènes. Un an de bénévolat qui m’a fatigué. J’ai peint, j’ai donné des cours d’allemand à mon rythme à des enfants par groupes de 8 durant quelques années chez moi et ce, de façon très ludique…. Bénévolat en cours d’allemand dans des écoles. Un plaisir.

    Je suis toujours à la quête de passions car je me lasse vite, ce fait ne changera jamais.

     

    Ma vision de l’avenir

    Je suis stable depuis 11 ans . Fière d’être bipolaire. Fière de cette créativité, de cette différence, de celle que je suis. Ma vie est intense.

    Dans 5 ans et plus, je me vois faire des conférences sur la bipolarité et écrire un livre sur ma vie (qui vaut le détour, faite de souffrances terribles, de combats, d’intensité, de pauvreté, de retournement de situation : une richesse) ou sur la bipolarité. Je prends des notes au quotidien et me renseigne.
    Dans 10 ans, je me vois en Australie (que je connais très bien) 6 mois et 6 mois en Belgique ou en France.

    Pour moi, il y a 1000 façons de mourir, ce qui compte c’est de trouver le moyen de vivre. La vie pour moi, c’est l’Art du Possible….

     

    Gabrielle

     

    Trouble bipolaire et force
    La bipolarité est une force …
  • Insuffisance cardiaque et troubles bipolaires – Témoignage

    Insuffisance cardiaque et troubles bipolaires – Témoignage

    C’est le 5ème témoignage de bipote pour cette semaine spéciale, et c’est un récit qui traverse les frontières, puisqu’il nous vient du Québec ! Ginger est ce que l’on pourrait appeler une « nouvelle bipolaire », récemment diagnostiquée, elle nous fait part de ses troubles bipolaires, mais également de son insuffisance cardiaque; une maladie qui vient donc s’ajouter à une autre … Elle nous raconte beaucoup d’évènements qu’elle a traversé et qui ont certainement eu un impact sur ses troubles de l’humeur .

     

    Nouvelle bipolaire venue du Québec !

    Bonjour ,

    Il me fait plaisir de vous écrire quelques lignes sur ce que j’ai vécu en tant que bipolaire dans la dernière année principalement . Je m’appelle Ginger, 40 ans et mère de deux enfants .

     

    Diagnostic et ressenti sur ma bipolarité

    Il y a seulement 1 an que j’ai appris que j’étais une personne bipolaire . Lorsque je me plonge dans mon enfance et adolescence, avec le recul, je comprends le pourquoi de certains de mes traits de personnalités et aussi pourquoi je m’étais toujours sentie un peu différente des autres . Durant des années, j’ai senti l’opinion des autres pesés différemment sur moi. Ma famille avait souvent toujours un petit commentaire à mon sujet sur mes réactions excessives et très émotives . Mes deux enfants ont été témoins aussi malheureusement  des grandes fluctuations de ma personnalité au quotidien et, même aujourd’hui, ca a laissé des traces . J’avais aussi des phases où je dépensais de l’argent impulsivement ou des phases de grand high ou je me sentais revivre . Par contre, lorsque je vivais des peines d’amour, c’était pour moi la catastrophe et la fin de mon monde . Dans ces moments précis de détresse psychologique, j’ai pensé m’enlever la vie à chaque relation . Je ne fonctionnais plus, je sombrais dans des phases dépressives jusqu’à la prochaine rencontre .

    Laissez-moi vous raconter maintenant de quelle façon les années de détresse accumulées m’ont amené à mon hospitalisation et à ma grande chute (psychose), il y a de cela un peu plus d’une année, soit en juillet 2016.

     

    Une insuffisance cardiaque en complément des symptômes bipolaires

    Premièrement je dois vous dire que je souffre aussi d’une maladie du coeur sévère qui est de l’insuffisance cardiaque . En plus du fait d’être déjà une personne anxieuse de nature, émotive et déprimée, j’ai dû, durant plus de 15 ans, vivre de grands moments de stress étant donné le nombre d’hospitalisations aux soins intensifs pour mon coeur . L’équipe de la greffe de l’Institut De Cardiologie De Montréal m’a pris rapidement sous ses ailes; mon coeur faiblissant de mois en mois . Un jour, en février 2016, on me mit donc sur la liste d’attente de Transplant Québec afin de recevoir un nouveau coeur . Voilà le premier grand choc qui m’a tiré encore plus rapidement dans la spirale de la dépression et qui a fait en sorte que mes traits de caractère en tant que bipolaire étaient encore plus accentués . Je vous rappelle que je ne savais pas encore moi-même que j’étais bipolaire .

    Ensuite, pour couronner le tout, ma mère décéda deux mois plus tard d’un cancer .

    La première fois que je suis entrée dans sa chambre et que je l’ai vu dans cet état, tout éclata en moi à ce moment-là .
    Pour moi, trop de stress et d’émotions, et j’ai débuté une escalade soudaine en faisant une psychose intense . Presque du jour au lendemain, je me suis complètement perdue dans ma tête et je suis arrivée à avoir une crise psychotique . Mon entourage a dû appeler une ambulance et des policiers pour ma sécurité et je me suis retrouvée hospitalisée en psychiatrie .

    Je me souviens être tellement, mais tellement, en mille morceaux .

    Les médecins rencontrés m’ont médicamenté et m’ont expliqué que j’étais bipolaire et qu’avec le trop grand choc émotionnel ressentit dans ma vie, j’ai fait une crise, ce qui peut arriver aux personnes bipolaires .

    Aujourd’hui, avec la prise de médicaments pour traiter ma bipolarité, je me sens différente . Les gens autour de moi constatent la grande différence et moi la première . Je suis plus stable émotionnellement, plus calme et je ressens moi-même un grand soulagement . Avant, lorsque je commençais un projet, je n’allais pas souvent au bout de mes idées . Aujourd’hui, je m’établis des routines de vie pour avoir une meilleure alimentation, je fais des activités physiques, etc… De ce fait, mon coeur a repris des forces et on m’a même retiré pour l’instant de la liste d’attente pour un coeur . Je ne sais pas si le fait d’être plus calme et heureuse a aidé à stabiliser ma santé, mais c’est très spécial et surtout génial !!! J’entrevois l’avenir de façon à moins anticipée le pire à venir, mais plutôt à vivre vraiment un jour à la fois en me respectant dans mes limites . Chaque mois, je consulte une psychologue qui m’a aidé à accepter mes différences et à apprendre à m’aimer davantage . Faut s’accepter tel que l’on est, et aujourd’hui je vous avoue que ma bipolarité m’a au final fait grandir énormément . Un petit pas à la fois comme on dit !!!

     

    Bipolarité témoignage du québec
    Bipolarité et insuffisance cardiaque
  • Conjoint de bipolaire et rétablissement – Témoignage

    Conjoint de bipolaire et rétablissement – Témoignage

    Annie est notre 4ème bipote à témoigner pour cette semaine spéciale témoignage . Elle a tenu à nous offrir un témoignage sur les conjoints de personnes bipolaires . On a déjà pu voir, via un précédent article, que le soutien des proches était primordial et rentrait directement dans le traitement d’une personne bipolaire . Elle nous confirme que c’est un vrai travail mais que cela fonctionne; beaucoup d’amour, de recul et de remise en question sont nécessaires pour soutenir une personne bipolaire et la mener jusqu’à une stabilité, le « rétablissement » comme elle nous le raconte …

     

    Le conjoint peut-il mener vers un Rétablissement ?

    Parce que j’ai eu l’occasion de vivre les deux expériences, j’avais envie de témoigner sur l’accompagnement de la personne bipolaire…
    Je fus mariée une première fois 20 ans. Et ma maladie fut diagnostiquée 10 ans après notre mariage.
    Certes, j’ai connu l’enfer des phases maniaques avec ses lots de délires cosmiques… Et ils ont connu la honte de me voir partir une dizaine de fois en Hôpital psychiatrique…

    • Mais pourquoi n’arrivais-je pas à m’en sortir aussi ?
    • Pourquoi, faisais-je à l’époque d’énormes crises maniaques ?
    • Pourquoi n’arrivais-je pas à gérer ?
    • Étais-je la seule « responsable » de mes rechutes ?

    Il m’a fallu divorcer, rencontrer une autre personne pour comprendre… Car oui, il faut oser le dire, nos conjoints doivent aussi se remettre en cause il me semble… Il faut cesser de jeter la pierre systématiquement sur le bipolaire… Certes il a une étiquette sur le front, mais dans un couple on est deux ! Et je pense à ce sujet d’ailleurs, QUE TOUT LE MONDE DEVRAIT SE FAIRE SUIVRE PAR UN THERAPEUTE ; TOUT LE MONDE !
    Pourquoi, aujourd’hui, cela fait 9 ans que je n’ai pas eu d’hospitalisation et que mes crises maniaques se transforment seulement en hypomanie gérables sans plus aucun délires ? Je pense savoir la raison…

    Avec mon ex mari, je fus longtemps très seule dans la maladie ! Ce n’est pas une critique à son égard, mais un réel fait.

    Je crevais sur mon canapé et cela a duré…….12 ans !

    • Je devais préparer seule mon pilulier alors que j’en étais bien incapable, car trop shootée à l’époque.
    • Je devais travailler comme une dingue malgré la pathologie, malgré les médicaments parce que nous avions une société à faire tourner.
    • Je devais rouler en voiture pour le travail alors que jamais je n’aurai dû puisque trop de médicaments… J’ai eu deux accidents de voiture pendant cette période…
    • Jamais il n’a été en entretien avec mon psychiatre de l’époque.
    • Jamais un livre ne fut ouvert sur cette pathologie…
    • Était-ce une fuite, une peur, face à la maladie ?
    • Était-ce un manque d’amour entre nous ?
    • Était-ce si difficile pour lui ?

    Je ne le blâme pas, la MALADIE en général fait peur, bouleverse toute la famille et je lui dis merci néanmoins…

    Mais, pourquoi aujourd’hui, avec la nouvelle personne avec qui je vis, tout se passe bien ?

    Cette personne ne me mène t-elle pas elle aussi vers le RÉTABLISSEMENT ?

    Une chose est sûre, un immense « Amour » nous unit déjà. De cela j’en suis bien consciente.

    • Cette personne n’a pas fui quand je lui ai annoncé immédiatement que j’étais bipolaire.
    • Cette personne m’apprend à bien prendre mon traitement en mettant des alarmes dans mon portable pour ne pas oublier.
    • Elle surveille mes plaquettes pour vérifier si j’ai bien pris mon traitement.
    • Nous débriffons chaque émotion qui aurait tendance à bouleverser mes neurones.
    • Nous communiquons énormément sur tout !
    • Nous ajoutons beaucoup « d’Humour » sur mes états et on tourne tout en dérision.
    • Nous avons beaucoup de tendresse entre nous.
    • Elle me rassure beaucoup et dédramatise énormément tous les évènements de ma vie.

    Grâce à cette personne, je sais, je sens que je me dirige vers le rétablissement. Certes, c’est moi, avec ma rage aussi, qui me bat contre cette pathologie, mais il est évident que sans mon conjoint si compréhensif, accompagnant, je n’en serais pas là aujourd’hui.

    • Cette personne m’a appris aussi à avoir une bonne hygiène de vie. Respecter les phases de repos obligatoire, ne plus courir, prendre soin de moi car oui « je le vaux bien » !
    • Cette personne m’a appris une rigueur dans la prise de mon traitement.
    • Cette personne m’encadre, me recadre quand il le faut; et je l’accepte…

    Cette personne, je lui fais entièrement confiance et elle se remet aussi en cause sur son caractère car il faut aussi le dire : la maladie entraîne toute la famille et tout le monde doit se remettre en cause aussi…

    Un grand merci à cette personne qui partage ma vie aujourd’hui car sans elle, je peux l’affirmer, je serais morte…
    Voilà pourquoi je distille aussi toutes nos astuces pour aller mieux dans un spectacle « Nuit d’Enfer », à travers la France, la Belgique et la Suisse.

    Prochain spectacle : 21 octobre 2017 à Malleray en Suisse, à une heure de la Frontière.

    Voilà pourquoi, avec mon équipe ici à Charleville-Mézières nous montons un fabuleux projet via notre future association Tic et Tac 08, pour aider, accompagner, tirer vers le haut des personnes bipolaires parce que ma grande inquiétude est de savoir : Comment une personne bipolaire seule dans la vie peut s’en sortir ? Trop d’isolement, trop de souffrances, trop de suicides, trop de morts… IL FAUT AGIR !

    Cliquez ici pour retrouver le premier témoignage d’Annie Menonville sur LeBipolaire.com .

     

    Annie Menonville témoignage
    Annie Menonville en spectacle
  • Bipolaire de type schizo-affectif – Témoignage

    Bipolaire de type schizo-affectif – Témoignage

    Lucie nous offre le 3ème témoignage de notre semaine spéciale « parole aux bipotes » ! On retrouve une véritable histoire familiale, un témoignage par séquence, de nombreux symptômes liés à son trouble bipolaire de type schizo-affectif; mêlant ainsi les symptômes de la bipolarité avec ceux de certains troubles psychotiques combinant hallucinations et délires de persécution ou croyances par exemple; ce type de combinaison est plus souvent observé chez les personnes bipolaires de type 1 . Malgré tout cela, aujourd’hui, elle est arrivée à se stabiliser, mais ce ne fut pas facile …

     

    Après les highs, downs et hallucinations, j’ai réussi à me stabiliser

    Bonjour,

    Pour commencer,  il y avait dans ma famille des sujets dépressifs, mais dans le temps, on n’appelait pas ca bipolaire.
    Il s’agissait de mon arrière-grand-mère, une tante, un oncle et mon père.
    Dans mon adolescence, j’ai eu quelques symptômes quand j’y repense; mais on ne s’arrêtait pas à cela.

    Un jour, je me suis mariée avec un homme qui avait été agressif avec moi avant le mariage, mais je l’aimais comme on dit.
    J’ai finalement eu une mauvaise vie avec cet homme. Il a été  violent physiquement et verbalement. Par contre je ne manquais de rien. Il était alcoolique en plus.

    Après 16 ans de mariage, il a commencé à être violent avec la plus vieille de mes filles donc j’ai décidé de le laisser car j’avais trouvé un emploi stable.

    Et là, le plus fort de ma maladie bipolaire a commencé. J’ai eu des grosses crises de panique et d’angoisse et j’ai enchaîné avec des dépressions, j’ai eu des gros « highs » et « downs », des hallucinations diverses… Là, les médecins ont commencé à me soigner avec des antidépresseurs.

    J’ai été suivi quelques années par un psychiatre et j’ai finalement été diagnostiquée bipolaire. On a essayé beaucoup de médicaments jusqu’à ce que l’on trouve la bonne recette. On a aussi dit que j’étais « schizo-affectif », mais je n’entendais pas de voix.

    Pendant longtemps j’ai vécu un enfer. J’ai beaucoup dépensé en faisant des achats inutiles.

    Je croyais être détective privé ou encore je croyais être épiée avec des micros et des caméras. Je croyais quelques fois avoir une bombe dans mon auto.  Une force extérieure me faisait croire que c’était la fin du monde et il fallait que je fasse des choses pour sauver le monde. Quelques fois je me croyais dans un rallye auto, je partais en auto en pleine nuit sans savoir où aller…

    Dans mes « highs » je travaillais, je sortais, je m’entraînais, je peignais mes murs, je faisais mon ménage en pleine nuit. J’étais devenue aussi un peu nymphomane.
    Quand je passais dans mes « downs » ce n’étais pas drôle, j’étais toujours couché, je ne mangeais pas beaucoup. J’ai également fait une tentative de suicide car je n’en pouvais plus.

    Je crois que je suis bipolaire avec des moments schizo-affectif.
    Au début, mes filles ne me comprenaient plus et je les voyais peu. Puis, au fil du temps, on a enfin trouvé la bonne recette de médicaments et je suis devenue très stable.
    Plus je vieilli et mieux je suis !!! Je suis à présent mi-retraitée et je n’ai pas de rechutes.

    Alors voilà, c’est tout ce que je me rappelle pour l’instant. J’aimerais écrire un livre car j’ai tant de choses à raconter, mais je ne suis pas très outillée pour cela.

    Merci de me lire.

    Lucie

     

    Bipolaire et troubles psychotiques
    Bipolaire de type schizo-affectif
  • 10 ans de bipolarité déjà … Témoignage

    10 ans de bipolarité déjà … Témoignage

    2ème personne qui témoigne pour cette semaine spéciale témoignage de bipotes sur Le Bipolaire . Et, on n’a pas fait exprès, c’est encore une personne qui se prénomme Sandrine ! Elle a déjà 10 ans de maladie derrière elle, un diagnostic un peu long à venir après plusieurs dépressions et des périodes d’hypomanies qui passaient quasi-inaperçues … Perte d’amis, incompréhension de la famille, vie professionnelle compliquée, elle nous raconte sa vie, celle qui est affectée par la maladie …

     

    Je suis lucide face à ma bipolarité

    Je m’appelle Sandrine, j’ai été diagnostiquée comme souffrant du syndrome bipolaire lorsque j’ai eu 36 ans, cela fait donc 10 ans maintenant. Au départ je ne connaissais pas du tout cette maladie, je souriais même, je pensais bêtement que la bipolarité était liée aux changements de saisons.
    Avant, j’avais été soignée pour des dépressions, mais les phases hypomaniaques n’avaient pas été reconnues car je n’avais pas de suivis psychiatriques réguliers.
Il a fallu deux ans de suivis hebdomadaires pour le diagnostiquer. Au départ, j’avais décidé de faire une thérapie pour des problèmes liés à l’enfance qui, je pensais, avaient causé mes dépressions, mes tentatives de suicide et ma faiblesse avec l’alcool durant plusieurs années avant que je tombe enceinte.

     

    Mon diagnostic vu par mes proches

    Lorsque le verdict a été rendu, je l’ai tout d’abord annoncé à ma famille proche, donc ma mère. Elle ne m’a pas cru, une forme de déni je pense, ce qui ne m’a pas aidé à prendre conscience des vraies conséquences de la maladie. Je vivais seule avec mon fils alors âgé de 8 ans, il a vécu ma dernière dépression qui était toujours plus ou moins constante jusqu’à ses 16 ans. Cela a été difficile pour lui. Nous étions seuls tous les deux.
    Mon psychiatre à l’époque avait contacté ma mère pour lui expliquer que je ne fabulais pas, mais elle a nié l’importance de cette maladie pendant quelques années encore. Par la suite, j’ai été hospitalisée en clinique psychiatrique. Des réunions d’information m’ont permis de mieux comprendre le fonctionnement de la bipolarité et de prendre conscience moi-même des dangers et des obligations à tenir quand on en souffre. J’ai souffert du manque d’intérêt de mes proches; mon ex, le père de mon fils, pense que je suis une malade imaginaire encore à ce jour, et que j’allais en club de vacances à chaque hospitalisation. Pour la famille plus lointaine du côté de mon père, ça a été le rejet et l’indifférence. Je n’ai plus aucun contact avec eux. Les amis se sont éloignés quand j’ai commencé à dépérir et à ne plus me contrôler dans une phase dépressive très importante.

     

    Une vie professionnelle compliquée

    J’en viens à ma vie professionnelle, je venais travailler complètement shootée par mes médicaments à des doses importantes, puis je suis passée en invalidité catégorie 1 dans un premier temps et je travaillais donc à mi-temps. Mes capacités et mes connaissances ont commencé à se détériorer : problème d’organisation, de mémorisation et troubles de la mémoire, de rapidité, ce qui empirait l’estime que j’avais de moi-même et le regard extérieur des collègues et responsables qui ne comprenaient pas et ne cherchaient pas à comprendre. Je me suis donc murée et ai vécu une exclusion totale. Un jour, je suis allée au travail, et au moment de sortir de ma voiture, j’ai commencé à me diriger vers mon lieu de travail, mais j’ai craqué et j’ai fait demi-tour. Il a fallu trois années par la suite pour que ma maladie soit reconnue par le système et que je sois prise en invalidité catégorie 2, mais entre temps, mon médecin me faisait des arrêts maladies; étant conscient de la dangerosité pour moi de retourner sur mon lieu de travail.
À ce jour, je ne travaille plus, et je gère ma maladie au jour le jour. J’ai mûri et je m’intéresse, m’informe non seulement sur la maladie, mais aussi sur mon traitement. La posologie, les rôles, les effets secondaires et les interactions. Il m’arrive cependant encore quelquefois de me retrouver en panne deux ou trois jours, mais ce n’est pas bien.

     

    La gestion de mon budget

    Depuis trois ans à peu près, je suis plutôt en phase maniaque et hypomaniaque, surtout ces derniers mois. J’ai du mal à gérer mon budget, je ne sais même plus faire mes comptes, et j’ai fait beaucoup d’achats compulsifs, des petits montants, des gros, mais cumulés cela fait une très grosse somme.

    Une anecdote par exemple, j’ai payé des cours par correspondance, imputant donc une somme d’argent assez importante, mais je ne suis pas allée au bout de cette formation à domicile, perdant tout motivation du jour au lendemain.

     

    Comment je vois mon avenir avec mon trouble bipolaire ?

    Aujourd’hui, je sais que je suis bipolaire depuis dix ans, mon traitement de mes troubles bipolaires est encore un peu difficile à stabiliser.
Je ne pense pas trop loin concernant mon avenir, il est difficile pour moi de me projeter à long terme, je me fixe donc des petits objectifs, même si la moitié d’entre eux sont des projets irréalisables, je les écris, et j’essaye d’en accomplir quelques uns.
Je suis de nature très optimiste donc je vois plutôt un bel avenir, j’ai la chance d’être accompagné par un homme compréhensif qui prend ma maladie au sérieux. Ma mère, à ce jour, comprends mieux aussi et s’y intéresse, et enfin mon fils âgé de 18 ans me connais bien et connais mes réactions.
Parallèlement, j’essaye aussi de me reconstruire, j’ai développé des phobies, peur de la foule, peur d’être seule dans la rue, peur de conduire, bref j’ai encore beaucoup de travail et je sais pertinemment que je ne retrouverai pas toutes mes facultés.

    On ne guérit pas de cette maladie, on n’est jamais à l’abri d’une rechute, que ce soit dans une phase dépressive ou une phase maniaque. Il ne faut pas arrêter son traitement parce qu’on croit que l’on va mieux, et un suivi psychiatrique est vraiment nécessaire. Il faut s’informer, il y a une prise en charge personnelle très importante, il faut s’accepter et en prendre son parti. On ne guérit pas, mais on apprend à vivre avec le plus confortablement possible.

     

    Témoignage sur ma bipolarité
    Bipolaire depuis 10 ans
  • Bipolaire et heureuse : Est-ce possible ? – Témoignage

    Bipolaire et heureuse : Est-ce possible ? – Témoignage

    Le Bipolaire inaugure la semaine du témoignage des bipotes et c’est Sandrine qui est la première à témoigner . On reconnaît bien une vie en dents de scie, mais on retrouve aussi une personne bipolaire avec une envie réelle de s’en sortir et avec beaucoup de recul sur sa maladie, la bipolarité . Découvrez sa réaction suite à son diagnostic, comment ont réagit ses proches, comment elle gère sa maladie au quotidien, quel impact ses troubles bipolaires ont eu sur sa vie professionnelle et ses finances ainsi que comment elle aborde l’avenir …

     

    Bipolaire mais optimiste pour une vie meilleure …

    Témoignage d’une bipolaire de bientôt 46 ans, diagnostiquée il y a seulement 18 mois à la suite d’une TS (tentative de suicide).

     

    Mon diagnostic

    Après une vie faite de (très) hauts et de (très) bas, une TS m’a amené aux urgences psys, où le hasard m’a fait rencontrer la chef de service du centre expert bipolaire. Et là, en quelques questions, elle a mis le doigt là où ça faisait mal depuis des années… Enfin, j’ai compris ma vie faite de ruptures : sociales, amicales, amoureuses, professionnelles. Ce diagnostic a été un réel soulagement, j’ai versé des larmes de reconnaissance, de re-naissance car enfin je comprenais qui j’étais. Enfin je comprenais mon hyper émotivité, mes phases d’exaltation où la vie me semblait si belle et si facile, comme mes phases de détresse intense où je n’avais qu’une envie : en finir. Enfin quelqu’un était capable de mettre des mots sur mon mal de vivre, sur mon mal à vivre. Enfin…

     

    Ma famille et mes amis

    Tout mon entourage n’a pas suivi. Certains m’ont lâchée à l’annonce du diagnostic, la peur de la maladie mentale sans doute. Je n’étais plus la copine rigolote qui fait la folle dans les soirées, mais la « dingotte » qui avait voulu mettre fin à sa vie… Ma meilleure amie est toujours là, tout comme ma cousine et mes frères. Mon compagnon a repris la route, lassé sans doute de mon instabilité. Les traitements, les hospitalisations, les interrogations, tout le monde n’est pas capable de suivre le rythme… et surtout, je pense que ma folie nommée fait écho à leur folie cachée, redoutée, elle vient réveiller en eux des démons qu’ils préfèrent ignorer…

     

    La gestion de ma maladie

    Mon quotidien n’est plus le même qu’avant. Il y a le traitement bien sûr, sans lequel je ne tiendrais pas la route: Depakote, Abilify, Xanax. Et puis la psychothérapie cognitivo-comportementaliste, avec une psy formidable, présente, à l’écoute, qui sait aussi me poser les bonnes questions pour me faire avancer. Et il y a aussi la méditation en pleine conscience, grâce à laquelle j’ai appris à vivre l’instant présent, à me délester d’une partie de mes angoisses liées à une anticipation de l’avenir. Et le TaïChi, qui m’apporte force et équilibre. Et ma chienne, ma toute douce, toujours présente dans les moments de folie comme dans les crises de larmes, qui m’équilibre et me renforce chaque jour davantage. Et enfin, le sommeil et une alimentation équilibrée; bases d’une vie saine sans lesquelles je risque à chaque instant de basculer du côté obscur…

     

    Ma vie professionnelle et mes finances

    Travailler reste difficile: la fatigue liée au traitement, un métier en lui-même usant… Alors je change d’emploi régulièrement, je vogue de CDD en CDD, ma façon à moi de pouvoir continuer à exercer… Un budget de fait fortement impacté, alors j’ai appris à vivre avec peu, à limiter mes dépenses même en phase hypomaniaque .

    Je vis à minima, merci le trouble bipolaire grâce auquel je suis devenue éco-responsable!

     

    Ma vision de l’avenir

    Face à tout cela, non seulement je reste très optimiste, mais je suis également plutôt heureuse de ce diagnostic : je vis plus fort, plus intensément que la moyenne, j’apprends chaque jour un peu plus sur qui je suis et qui je veux devenir, je travaille sur moi et avance sans cesse… Alors oui, chaque peine est une immense souffrance, chaque deuil est un déchirement absolu, chaque séparation est une violence… mais chaque joie est un bonheur sans nom et chaque sourire me renverse le cœur! Alors je ne regrette pas d’être malade, malgré les périodes douloureuses et invalidantes: grâce au trouble bipolaire, j’apprends chaque jour à vivre mieux et plus intensément.

    Sandrine

    Bipolarité et joie
    Bipolaire et heureuse ?
  • Alcool et bipolarité : Quand l’alcoolisme s’associe au trouble bipolaire …

    Alcool et bipolarité : Quand l’alcoolisme s’associe au trouble bipolaire …

    Sujet épineux et délicat qu’est la consommation d’alcool chez la personne souffrant du trouble bipolaire … L’alcoolisme serait pourtant une addiction majoritaire du syndrome de bipolarité; pour certains une cause ( virage maniaque ) et pour d’autres une conséquence obligatoire … Boire, reboire et déboire : Petit détour sur cette décision de consommer excessivement des boissons alcoolisées pour y trouver une issue de secours éphémère …

    Quels sont les signes d’un trouble de l’alcoolisme ?

    Définition courte d’un problème d’alcool : Consommation difficile qui devient grave .

    On peut reconnaître un problème avec l’alcool quand une personne :

    • A très souvent une furieuse envie de boire .
    • A une consommation excessive continue, même si cela nuit à ses relations sociales .
    • A une nécessité de boire toujours plus pour ressentir les mêmes effets .
    • A une consommation toujours plus importante que la précédente .
    • A un intérêt plus important pour boire plutôt que pour des activités plaisantes auparavant …
    • A une volonté de boire, même si cette consommation rend anxieux(se) ou déprimé(e) .
    • A du mal à retrouver ses esprits après une nuit d’ivresse, sans que cela ne l’inquiète …
    • A des difficultés pour réduire ou arrêter de boire quand elle le souhaite .
    • A une conduite dangereuse et affirmée sous l’emprise de l’alcool ( sexe, conduite, travail ) .
    • A une vie professionnelle minime à cause de l’alcool ( travail, études ) .
    • A des symptômes de sevrage, manque, comme des troubles du sommeil, une agitation soudaine, des tremblements, une transpiration excessive, une dépression, des nausées, des angoisses, etc etc …

    Plus les symptômes sont nombreux et plus le besoin rapide de prise en charge médicale est importante .

    Quelles sont les causes d’une addiction à l’alcool chez le bipolaire ?

    Une personne qui souffre de bipolarité n’est pas moins intelligente qu’une autre et elle sait très bien que boire de l’alcool lui provoquera une forme d’instabilité au niveau de son humeur et de son comportement . Pourtant, même avec cette connaissance, le bipolaire va boire MAIS SANS VOULOIR penser aux conséquences d’un tel acte « d’auto-torture » . La cause qui ressort fréquemment quand on demande « pourquoi tu bois ? » à une personne bipolaire : Pour oublier cet avenir trop « écrasant » … C’est un besoin compulsif avant tout . Voici les autres raisons pour lesquelles une personne bipolaire peut avoir envie de boire de l’alcool à outrance :

    • Arrêter la douleur pendant un moment
    • Oublier sa maladie
    • Ne plus être angoissée et se sentir normal(e) le temps d’un instant
    • S’auto-médicamenter
    • Ne plus ressentir cette instabilité perpétuelle, « être mentalement autre part » à tout prix
    • S’auto-punir

    Les décisions prises sous l’effet de l’alcool sont bien différentes qu’en étant sobre . L’alcool aide à s’évader, mais cela ne dure jamais indéfiniment, le sentiment de honte arrive et replonge la personne dans une dépression encore plus profonde . Noyer cette douleur mélancolique peut alors faire rentrer le bipolaire dans le cercle vicieux de l’alcoolisme afin de pas ressentir ce dégoût personnel que cause la culpabilité et la honte . Certains bipolaires commencent à boire pour être heureux et finissent par boire pour ne plus souffrir …

    Comme agit l’alcool sur le cerveau ?

    L’alcool fait partie des dépresseurs et diminue considérablement le niveau de sérotonine dans le cerveau . Plus la quantité de sérotonine est faible et moins la personne comprendra que boire de l’alcool est risqué – c’est pour cela que plus une personne boit et plus il sera difficile pour elle de s’arrêter – … C’est comme manger beaucoup de produits sucrés et rester calme; mission impossible !
    On sait que le trouble bipolaire affecte constamment nos sentiments, pensées ainsi que nos actions; c’est pareil pour l’alcool ! Cela est en partie dû aux neurotransmetteurs qui servent à transmettre des signaux d’un nerf à l’autre à l’intérieur de notre cerveau . Ce sont ces types de signaux qui sont transmis à travers notre cerveau quand nous buvons de l’alcool pour que l’on se sente détendu . L’anxiété diminue alors progressivement et nous perdons nos inhibitions . Plus nous consommons de l’alcool et plus notre cerveau est fragilisé . L’effet dépresseur disparaît au fur et à mesure que le niveau d’alcool que nous buvons augmente; les émotions deviennent alors plus négatives : colère, agressivité, anxiété ou dépression font leur apparition …

    L’alcool chez le bipolaire : Consommation modérée ou abstinence ?

    On appelle cela un trouble de l’alcoolisme : C’est une surconsommation d’alcool qui est souvent associée à la bipolarité chez plus de 50% des personnes bipolaires ( indice variable entre 45% et 70% selon les études ) . Il est souvent répété et (re)répété qu’une personne bipolaire ne doit pas consommer d’alcool, mais dans la réalité, combien sont-elles à respecter cette règle ? Il serait certainement impossible de le savoir réellement … Quand on interdit une chose à une personne, que fait-elle ?

    panneau peinture fraiche
    Attention peinture fraîche – Ne pas toucher !

    Alors, quand on souffre d’un trouble, il est encore plus tentant d’enfreindre des règles, surtout quand cela aide à oublier le désespoir d’une maladie; comme le trouble bipolaire avec l’alcool … Et si une alternative existait ? Ne pas interdire l’alcool, mais opter plutôt pour une consommation modérée … Le premier problème qui se pose alors ( et qui va en faire bondir beaucoup ! ) est que, malheureusement, la principale faiblesse du bipolaire est qu’il ne sait pas se réguler, surtout en période de crise, de consommation, d’addiction … Que faire alors ? Boire ou ne pas boire ? Peut-on vraiment reconsidérer l’interdiction de boire de l’alcool pour une personne atteinte de troubles bipolaires ? Passons par des mises en situations que beaucoup de patients s’y retrouveront …

    Conséquences de la consommation modérée d’alcool chez une personne bipolaire

    Lors d’une soirée, la plupart des personnes ont un verre d’alcool à la main, c’est pourquoi il est tentant d’en avoir un aussi, pour se fondre dans le paysage et paraître sociable, mais aussi pour diminuer ses angoisses peut-être, arriver à bouger et à se joindre à cette ambiance festive … Ça c’est la situation commune à beaucoup de personnes, en bonne comme en mauvaise santé, mais il est clair qu’elle devient 10x plus complexe quand on souffre de troubles bipolaires !
    Pour une personne bipolaire, cette boisson alcoolisée est bien plus qu’un simple verre, c’est un médicament … L’alcool peut augmenter ou diminuer l’humeur, rendre euphorique une personne ou la faire déprimer; mais ce n’est jamais dans le bon sens . Une personne bipolaire en dépression qui va boire de l’alcool va encore plus sombrer dans la dépression, tandis qu’une personne bipolaire en période de manie qui boira de l’alcool se verra être encore plus euphorique ( les premiers instants ) !!! L’alcool pris en période de crise est donc un « médicament nocif » … D’ailleurs, dans certains rares cas, la consommation excessive d’alcool peut rendre difficile le diagnostic d’un trouble bipolaire …

    Il faut bien rappeler qu’une personne alcoolique n’est pas forcément bipolaire ( et vice-versa ) . C’est pourquoi il est très difficile de dissocier ou d’associer ces 2 troubles quand ils sont identifiés chez le patient .

    Mais pourquoi tant de personnes maniaco-dépressives cherchent à boire de l’alcool alors qu’elles savent que c’est interdit, que cela aggravera obligatoirement et inévitablement leurs symptômes présents ? … C’est comme si elles cherchaient un juste-milieu, une consommation limite possible . La raison principale ? Se sentir normal en soirée, ne pas être mis de côté par les amis; pourquoi les autres peuvent-ils boire et pas elles ? Faire comme tout le monde en soirée, ou encore, boire un verre pour fêter la fin de semaine, encore une fois, « comme tout le monde » ! Alors, si on reprend la logique de ne pas se sentir exclu de la société et donc ne pas s’isoler, afin de ne pas rentrer dans une mini forme de mélancolie-dépressive, il faudrait arriver à consommer modérément de l’alcool même avec un trouble bipolaire ? Juste un verre peut-être : Les symptômes seraient minimes par rapport à la prise très modérée d’alcool et le niveau social serait également au rendez-vous …
    Ce sont ces petites « pseudos-logiques » qui posent problème dans le comportement alcoolique d’une personne bipolaire, car il existe 1000x plus de preuves attestant que la bipolarité et l’alcool ne vont pas bien ensemble .

    Le vrai problème entre l’alcool et la bipolarité est la façon dont cette boisson agit sur l’humeur . Une personne peut boire pour cacher ses angoisses et sa déprime, l’alcool est alors utilisée comme une forme d’auto-médication . Le premier verre pourra agir comme un « faux antidépresseur » ( rire, joie et désinhibition ) ou comme un « dépresseur » ( effet anxiolytique, sédatif, hypnotique ) pendant un court moment, mais au fil des verres et du temps, l’alcool aggravera significativement la dépression bipolaire ( pleurs, souvenirs mélancoliques ) à cause de la baisse du taux d’alcoolémie qui ralentira toute cette « pseudo-euphorie » .
    Une humeur élevée sous l’effet impulsif de l’alcool peut également provoquer d’autres conséquences graves comme des dépenses financières excessives, des comportements sexuels inappropriés ou des gestes et paroles grandioses et irréels . L’alcool agit sur l’humeur ET sur le comportement grâce à une prise de décision facilitée; les sensations de risque sont amoindries . C’est aussi valable pour le passage à l’acte du suicide : Une personne alcoolisée mais incapable de passer à l’acte, pourrait, sous l’influence de l’alcool, être plus enclin à agir; trouvant la gravité du geste « moins-mortel » …

    L’abstinence, la meilleure solution pour ne pas avoir un double diagnostic

    60% : C’est le pourcentage de (mal)chance de développer un trouble alcoolique, à un moment de leur vie, pour les personnes atteintes de troubles bipolaires . Donc, encore une logique, si on s’abstient de toute consommation alcoolisée, le risque de souffrir d’alcoolisme est nul !!! Malgré tout, ces études ne suffisent toujours pas à comprendre tous les rapports entre l’alcool et le trouble bipolaire . Pourquoi le trouble bipolaire augmente considérablement le risque de troubles alcooliques et/ou vice-versa ? Selon le Pr. Kranzler ( psychiatre Américain ), il est fort probable que l’alcool modifie les niveaux de neurotransmetteurs ainsi que leur métabolisme et production, mais le schéma de fonctionnement général n’est pas vraiment clair . Le principal souci de l’alcool sur les personnes bipolaires est sa façon d’interagir avec les humeurs .
    L’impulsivité jouerait bien un rôle clé car, selon une étude de 2013 qui comparait :

    • 47 patients avec un diagnostic de bipolarité + un diagnostic de trouble alcoolique
    • 66 patients avec un diagnostic de trouble bipolaire seul
    • 90 personnes sans aucun diagnostic

    Les personnes ayant le double diagnostic, bipolaire + alcoolisme, avaient des taux d’impulsivité bien plus importants que les 2 autres groupes de participants .
    Les chercheurs travaillent également sur une cause héréditaire « alcool et bipolarité » . Certains traits génétiques affectant la chimie du cerveau et associés aux troubles bipolaires peuvent aussi être en cause dans la méthode de fonctionnement du cerveau par rapport à la consommation d’alcool et d’autres drogues; augmentant ainsi le risque d’être bipolaire et alcoolique ( ou toxicomane ) pour ces générations .
    Il faut savoir que la consommation d’alcool, même minime, nuit à l’efficacité des traitements contre la maniaco-dépression . Cela peut même engendrer des effets secondaires graves comme des crises de colère bien plus importantes qu’en temps normal . Ce sont les médicaments qui interagissent négativement avec l’alcool, et qui peuvent alors perdre leur efficacité . Par exemple, la somnolence est un effet indésirable de l’association médicaments + alcool .

    Pourquoi il ne faut pas boire d’alcool quand on est bipolaire ?

    Analyser, comprendre et savoir sont les 3 verbes importants quand on veut arrêter définitivement l’alcool .

    Analyser sa consommation d’alcool :

    1. Quelle est la quantité d’alcool que je bois quotidiennement ?
    2. À quel moment j’arrive à arrêter de boire ?

    Comprendre pourquoi on boit de l’alcool :

    1. Est-ce que j’ai des antécédents d’alcoolisme dans ma famille ?
    2. Quelles sont les raisons de ma consommation excessive d’alcool ?
    3. Est-ce que je bois pour arriver à trouver le sommeil ?

    Savoir pourquoi on doit arrêter de boire de l’alcool :

    1. La consommation d’alcool pour améliorer sa situation n’est pas la bonne solution .
    2. La consommation d’alcool permet de s’endormir rapidement, mais le risque de se réveiller en pleine nuit n’est pas exempt; Arriver à retrouver le sommeil sera quasi impossible ensuite … Où est le bénéfice ?!!

    Quand on consomme de l’alcool et que l’on souhaite arrêter, il faut rester honnête avec soi-même et se sevrer petit à petit en s’imposant des limites évolutives :

    • Ne pas se mentir sur les quantités d’alcool consommées
    • Ne jamais boire seul ( boire avec une autre personne afin d’être en sécurité )
    • Ne plus boire plus que l’on devrait
    • Arrêter de boire dès que l’on sent que son humeur vacille

    Quand on souffre de bipolarité, il devient très compliqué de se rendre compte que l’alcool nous rend pire; C’est comme s’il existait un sentiment de déni ! C’est la raison pour laquelle le soutien familial ou amical est très important dans les moments du sevrage alcoolique .

    La tolérance zéro est la meilleure des solutions pour une personne bipolaire en ce qui concerne la consommation d’alcool, mais si le mal est déjà fait, un sevrage progressif et avec beaucoup de soutien est indispensable pour arriver à retrouver une addiction nulle et une possible modération avec le temps . Arriver à contrôler sa consommation d’alcool est un travail très long à faire sur soi, car encore une fois, un faible niveau d’alcool n’est pas problématique, cela dépend uniquement de chaque patient : La façon et la raison de boire sont en première ligne . L’avis du médecin est également très important et ce dernier peut prescrire un traitement contre cette addiction, comme le Seresta par exemple . Une chose est certaine, en période de crise, manie ou dépression, il ne faut pas boire d’alcool, quel que soit son niveau de contrôle .

    Pour finir, il faut toujours se rappeler que l’oubli n’est que temporaire sous l’influence de l’alcool, les problèmes finissent toujours par revenir et ils sont souvent bien plus intenses . Commencer à boire excessivement, c’est comme rentrer dans un cercle vicieux : Boire pour espérer être mieux et finir par boire pour calmer la douleur d’un manque qui n’existait pas auparavant; celui de l’alcool …

    Si vous avez des problèmes d’alcool avec un diagnostic de troubles bipolaires, n’hésitez pas à nous raconter votre expérience sur le forum des bipotes ou en commentaire ci-dessous !

    Troubles bipolaires et alcoolisme
    L’alcool chez les personnes souffrant de bipolarité
  • Dépenses financières excessives et bipolarité : Rapports et solutions …

    Dépenses financières excessives et bipolarité : Rapports et solutions …

    Quand une personne souffre de bipolarité, elle connaît alors des conséquences néfastes liées à cette maladie; des conséquences comme les dépenses financières excessives . Ces conséquences sont souvent visibles en période de manie . Beaucoup de personnes bipolaires sont interdites bancaires ou ont déjà réalisé des transactions d’argent sous l’effet euphorique et ont eu des gros problèmes judiciaires par la suite … La stabilité financière est très difficile pour certains patients, comme peut l’être celle de l’humeur . Voici quelques rapports relatifs entre la bipolarité et l’argent ainsi que des solutions pour se maîtriser et arriver à mieux gérer ses finances …

     

    La gestion de l’argent chez le bipolaire

    C’est souvent avant le diagnostic qu’une personne ( pré-bipolaire donc ) est totalement consciente qu’elle aime dépenser de l’argent; elle préfère ne pas économiser . Pourquoi cela n’est pas considéré comme un problème à ce moment-là ? Certainement parce qu’avant ce fameux diagnostic, les symptômes connexes sont minimes, et que, surtout, la personne arrive tout de même à bien gérer ses dépenses et rentrées d’argent; la personne a une bonne gestion de son argent . Elle est encore active professionnellement, peut obtenir des crédits divers ( maison, études, etc etc … ) . Jusqu’au jour où …

     

    Les premiers symptômes impactant sur les habitudes

    Au fil du temps, les habitudes changent et, petit à petit, les symptômes de la bipolarité se ressentent de plus en plus et les occasions de dépenser de l’argent sont beaucoup plus présentes . L’excitation que provoque l’acte d’achat peut également rendre irritable : c’est ce type d’état confusionnel qui change la manière de dépenser son argent; le caractère change et il est très difficile de dire quels symptômes sont responsables …

     

    Les dépenses d’argent impulsives

    Il est fréquent que la personne bipolaire dépense impulsivement de l’argent pour se réconforter .

    Partir pour faire des courses alimentaires au supermarché, en fin de mois, et revenir à la maison heureux(se) avec un ensemble tv home cinéma; voilà un exemple d’une dépense financière excessive effectuée sous l’effet de l’impulsivité . Peu importe la source d’approvisionnement : carte bancaire, crédit à la consommation, chèque avec ou sans provision, argent d’un tiers, etc etc …

    Qu’est-ce qui est responsable de cet achat impulsif ? Un coup de coeur ou un besoin d’acheter bien souvent ! C’est un acte rapide . Le pire dans tout ça est qu’aucune culpabilité n’est visible et que l’achat a été réalisé inconsciemment . En réalité, ces achats spontanés se transforment très vite en dettes très difficiles à gérer et à rembourser !

    Achats impulsifs = échappatoire ? En général OUI … Le désespoir de passer un bon moment, d’être content(e) de passer un bon moment, d’échapper ainsi aux sentiments négatifs … À cet instant précis de la dépense, seul « vivre l’instant présent » est important . Pour une personne bipolaire depuis longtemps, il est quasi impossible de se souvenir de toutes les dépenses excessives effectuées par le passé, peut-être parce qu’en réalité elle n’étaient pas si importantes que cela !!! Le souci principal est seulement le comportement …

     

    Dépenses financières et manie …

    Les crises de dépenses financières peuvent être majoritaires pendant la phase maniaque : elles sont réalisées sous l’effet d’une impulsion, de l’euphorie et/ou de l’obsession . Ces achats sont tout de même en relation avec ce qui est important pendant la période; exemple :
    Une personne aime lire des livres de héros . Pendant une période de manie, elle peut se mettre à acheter des dizaines de livres de héros .

    Les dépenses sont donc souvent en relation avec les habitudes ( passions ) de la personne ainsi que la période dans laquelle elle se trouve . Il y a alors plusieurs niveaux :
    Il y a les livres mais il y aussi les héros . Ce qui va, suivant l’intensité de la crise, engendrer des achats complémentaires : stylos de héros, films de héros, déguisement de héros, etc etc …

    Ces achats ont donc de l’influence sur la personne dépensière en phase maniaque . On retrouve donc là le sentiment de nécessité, d’une forme d’addiction temporaire à l’achat … Et généralement, peu importe le prix des objets …
    Il existe aussi la croyance, la représentation de ces objets sur la personne vis-à-vis des autres personnes :
    Une personne qui achète beaucoup d’objets de héros est une personne extravagante, héroïque, créative, etc etc … Cette représentation est importante pour la personne bipolaire en phase maniaque; faire bonne figure, l’image de soi, montrer son caractère, ce que l’on aime et l’imposer à la vue de tous …

    On en revient toujours à la manie, quand une personne achète beaucoup, elle se sent bien et le montre, mais quand une personne n’achète plus rien, elle se sent mal, en dépression donc . Serait-ce donc un élément de communication – involontaire – de la part du bipolaire sur sa période actuelle ? En tout cas, il est certain que ce tempérament de dépensier(ère) peut être utilisé en tant qu’élément annonciateur d’une période maniaque …

     

    Conséquences des dépenses excessives d’argent pour une personne bipolaire

    Derrière chaque période de manie, il se cache la phase dépressive, toujours . Quand le feu d’artifice est fini, retour à la vie en noir et blanc avec ses joies et ses peines . Les nombreuses dépenses n’ont fait que retarder les soucis de la maladie; les oublier pour toujours était l’objectif, mais ce n’est pas comme cela que ça fonctionne; les problèmes reviennent toujours ( plus forts souvent ) …
    Quand les dépenses ont été au-dessus des ressources financières possibles, les lettres de rappel de paiement arrivent, mais elles sont souvent non-prise en compte ( encore en période euphorique ) . Puis arrivent les lettres d’huissiers, les convocations au tribunal, interdiction bancaire, etc etc … Amendes et retards de paiement deviennent le lot quotidien du bipolaire qui est en chute libre ( humeur et comportement ) . La famille ou les amis peuvent aider, mais ils ne sont pas illimités financièrement eux aussi !! Cela peut entraîner des disputes et même des ruptures sociales … Le sentiment de jouissance est fini, place à la déprime face à un échec total …

    Il existe toutefois des plans de recours contre les dettes financières qui sont dues à une maladie mentale . Sauvegarde de justice, tutelle ou curatelle; l’aide d’un psychiatre est alors nécessaire afin de prouver les difficultés de jugement de la personne bipolaire par rapport aux dépenses effectuées qui sont liées à un épisode maniaque et comparées à ses revenus financiers . La réduction ou la nullité d’une dette peut alors être prononcée, mais la personne bipolaire sera alors mise sous strict contrôle financier …

     

    Comment contrôler ses dépenses financières quand on est bipolaire ?

    La dépense financière peut se révéler être un symptôme destructeur du trouble bipolaire : investissements inconscients, achats impulsifs, cadeaux inconsidérés, jeux d’argent, etc etc … Ces types de dépenses excessives et impulsives font partie de la période maniaque que traverse les personnes souffrant de bipolarité . Cependant, des solutions existent pour remédier à ce symptôme de « dépenses hors-contrôle » comme :

    • Se fixer un petit budget, fixer des limites bancaires avec sa banque .
    • Confier ses cartes de crédit à une personne tierce – de confiance – .
    • Parler de cette addiction d’achats impulsifs autour de soi ( famille, amis, organisations ) .

    Il faut toujours se rappeler du proverbe « mieux vaut prévenir que guérir », car quand les dettes arrivent, d’autres problèmes arrivent et le bipolaire peut alors rentrer dans un processus encore plus destructeur, stressant et perturbant ainsi sa stabilité … Voici donc une liste d’actions à entreprendre afin d’éviter les dépenses financières excessives et ainsi éviter tout faux pas qui se révélerait être catastrophique par la suite …

     

    Identifier les signaux d’alarme

    Comme pour tous troubles connexes, il est important de savoir reconnaître les symptômes précurseurs d’une montée en puissance de l’humeur . On sait maintenant que la manie engendre des dépenses impulsives, il faut donc arriver à identifier en amont les premiers symptômes de cette phase maniaque avant de ressentir cette « folle envie d’acheter à tout prix » !!! L’entourage peut également aider à découvrir ces symptômes; même s’ils sont individuels à chaque patient .

     

    Avoir un vrai plan d’action complet

    Disposer d’un plan d’action prêt à être activé est aussi primordial que de savoir dépister les signes précoces de ce trouble . Le but ? Éliminer toutes décisions déraisonnables incluant une dépense quelconque . Pour simple exemple, une personne peut se fixer des objectifs annuels pour économiser et s’offrir quelque chose de raisonnable qu’elle ne peut pas en temps normal ( voyage lointain, maison, voiture, etc etc … ) . Cela va donc l’obliger à avoir des restrictions bancaires à cause d’un échéancier convenu avec son banquier ( prélèvements automatiques ) . Le banquier doit également appeler son client s’il constate un écart dans le comportement du compte bancaire de son client .

     

    Protéger ses biens acquis

    Combien de personnes bipolaires ont déjà faillit perdre un bien qui leur est cher, comme une maison par exemple ??? Ils sont nombreux … C’est pour cela qu’il faut penser à inscrire ses biens au nom du conjoint quand cela est possible . Il est vrai que ce type d’action peut être assimilé à une perte de bien ( nom différent ), mais cela peut éviter des désagréments bien pires qui peuvent arriver pendant une période d’instabilité …

     

    Éviter de transmettre ses dettes à sa famille

    L’argent nuit aux relations sociales; c’est valable pour tout le monde … La famille peut se porter volontaire quand il s’agit de prêter de l’argent ou de se porter caution pour un crédit, mais en étant bipolaire, est-ce bien raisonnable de leur demander cela ??? Il faut toujours être conscient de sa maladie et de ses dérives possibles … Est-il respectueux de demander à sa famille de se porter caution pour un prêt important en sachant que la maladie peut causer, un jour ou l’autre, des soucis financiers ? Est-il sérieux d’infliger une dette à sa famille ?? Beaucoup de familles sont déchirées à cause de problèmes financiers de ce genre … La famille doit également prendre conscience de ne pas accepter une telle responsabilité en connaissant la maladie bipolaire, car en acceptant cela, elle acquiesce -involontairement- à une dérive financière possible de la part du malade car, grâce à cette garantie, il pourra continuer les dépenses financières excessives …

     

    Restreindre les opérations sur internet

    Acheter en ligne sur les sites internet e-commerce est très facile et l’achat est rapide; il suffit simplement d’avoir une carte bancaire ! C’est l’achat instantané en un seul clic, mais le compte bancaire peut aussi se vider très rapidement; en un seul clic … La tentation peut être immense en période maniaque, autant pour les achats en ligne, le cybersexe ou pour les jeux d’argent comme le poker et les paris en ligne … Il est ainsi plus sécuritaire de limiter les accès à ces sites ( via le navigateur ) – à effectuer par un proche que lui seul aura les codes ! – .

     

    Autoriser la surveillance de ses comptes

    Il est recommandé et judicieux de donner une procuration, une autorisation, à une personne tierce pour gérer ses comptes bancaires . Cela peut éviter des dépenses inattendues et limiter ainsi les dégâts en période de crise; le proche reconnaîtra immédiatement un comportement inhabituel dans vos dépenses et pourra ainsi restreindre toute opération pendant la crise . C’est un contrat de confiance et une sécurité facile à mettre en place .

     

    Éviter les découverts et autres types de crédits

    Si cela est possible, il ne faut pas accepter le découvert que propose le banquier à l’ouverture d’un compte; une fois utilisé, il sera alors très difficile de le rembourser . Il en va de même pour les demandes de crédits à la consommation, car une fois la somme dépensée, c’est un cercle vicieux qui rendra le remboursement très compliqué et où l’erreur pourra être fatale ( retard de paiement d’une mensualité par exemple ); les intérêts sont souvent exorbitants d’ailleurs … Dangers de non-remboursement d’un crédit : Huissier, interdiction bancaire, saisie sur compte, etc etc …

     

    Avoir des comptes distincts

    Il peut s’avérer être prévoyant et intelligent d’ouvrir 2 comptes bancaires : Un pour les dépenses obligatoires ( loyer, assurance, edf, mutuelle, etc etc … ) et un second pour les dépenses occasionnelles / personnelles ( restaurants, activités, etc etc … ) . Cela permet de limiter les conséquences graves pour non-paiement ( expulsion du logement, plus de mutuelle santé, etc etc … ) . Le premier compte ne devra pas avoir de chéquier ni de carte de paiement ( si possible ) – ou les confier à une personne de confiance – . Sur le deuxième compte, il suffit d’effectuer un virement mensuel permanent fixe correspondant à un montant raisonnable .

     

    Pour conclure cet article sur le rapport entre l’argent et la bipolarité, il faut bien prendre en compte que les dépenses financières excessives sont souvent le fruit de l’impulsivité connue pendant la période de manie du trouble bipolaire, mais il est possible de les limiter avec un travail en amont … Vous pouvez nous raconter vos rapports d’expériences entre l’argent et vos troubles bipolaires directement en commentaire ou sur le groupe de discussion entre bipolaires réservé aux dépenses d’argent excessives

     

    Argent et bipolarité
    Les dépenses financières excessives chez le bipolaire
  • Perte de mémoire et trouble bipolaire : Quelles sont les conséquences ?

    Perte de mémoire et trouble bipolaire : Quelles sont les conséquences ?

    Un des défis qu’impose le trouble bipolaire est la perte de mémoire . Il faut souvent lutter pour se souvenir des choses et éviter que sa concentration ne soit aussi affectée . Avoir « l’habitude » de tout oublier / perdre et toujours chercher des choses avec acharnement fait partie des signes d’une perte de mémoire . Plus la recherche est longue, plus le stress augmente; ce qui aggrave inévitablement ce trouble de la mémoire … Souvent, la personne bipolaire passe une grande partie de son temps à essayer désespérément de se concentrer et/ou de se souvenir des choses; en vain . Les pleurs sont fréquents à cause de ce trouble car il peut être accablant de ne pas arriver à retenir des informations qui pourtant ont été dites et répétées plusieurs fois . Petit détour sur ce symptôme troublant de la bipolarité …

     

    Pour quelles raisons le trouble bipolaire altère-t-il la mémoire ?

    Pour pouvoir effectuer des tâches quotidiennes, il faut utiliser un mode de pensée, c’est donc la mémoire qui travaille en tant que compétence cognitive . Il peut s’agir de la mémoire à long terme comme à court terme, de la prise de décision et de la rapidité de traitement ainsi que de la concentration .
    Quand une personne a un souci avec l’une ou plusieurs de ces compétences, cela va directement affecter son comportement . Ce sont des symptômes comme les troubles de la mémoire, les troubles de la concentration, l’indécision ou encore la difficulté à s’organiser qui doivent alerter la personne sur ce problème de mémoire . Il faut aussi savoir que toutes ces fonctions cognitives peuvent être affectées par les mêmes troubles neurotransmetteurs qui engendrent les troubles de l’humeur . On sait très bien que le trouble bipolaire est caractérisé en partie par des troubles de l’humeur; des recherches indiquent d’ailleurs que les connaissances sont impactées dans le cadre de la maladie . Les troubles cognitifs de la bipolarité ont donc un impact négatif sur les aptitudes à étudier, travailler et entretenir des relations sociales .

     

    Les neurotransmetteurs affectant la mémoire et l’humeur

    Pour éviter l’arrivée de troubles cognitifs comme :

    • Les troubles de la concentration
    • Les troubles de la mémoire
    • Les troubles du comportement
    • La diminution du QI

    Il faut obligatoirement que le cerveau fonctionne parfaitement et que le réseau de neurones diffuse le flux électrique rapidement et de façon synchronisée, car c’est la chimie du cerveau qui affecte directement les comportements . C’est pour cela qu’il est indispensable de ne pas avoir de manque en neurotransmetteurs . Il existe 4 types principaux de neurotransmetteurs qui influencent sur le bon fonctionnement du cerveau sur la mémoire ( troubles ) et les humeurs ( sautes ) : la Dopamine, l’Acétylcholine, le GABA et la Sérotonine … Pour corriger un manque de neurotransmetteurs, une modification de l’alimentation est indispensable .

     

    Dopamine : Energie et puissance

    Le neurotransmetteur Dopamine est reconstitué via des cellules nerveuses à partir de la Tyrosine ( acide aminé présent dans les protéines de l’alimentation ) . La dopamine touche le développement des tissus ( agrandissement / croissance ), le mécanisme musculaire ( gesticulation / mouvement ) et la bonne marche du système immunitaire ( fonctionnement ) . Elle agit également dans la sécrétion de l’hormone de croissance et est responsable du niveau d’énergie psychique et physique que nous avons chaque jour . La lucidité, le plaisir ou encore le dynamisme font partie de ce réseau neurotransmetteur du cerveau .

    Une personne ayant un manque de dopamine peut avoir les symptômes suivant :

    • Une diminution de la libido
    • Des complications pour enregistrer des nouvelles connaissances
    • Une nécessité / envie de boire beaucoup de café dès le matin
    • Une fatigue importante – besoin de repos –
    • Une « addiction » aux sucres rapides
    • Une accro-dépendance à la drogue, tabac, alcool, etc etc …
    • Des problèmes à se concentrer
    • Des tremblements
      etc etc …

    Chez les patients bipolaires qui sont en dépression mélancolique, le niveau de dopamine est généralement très bas, ce qui explique cette baisse parfois importante de la motivation et de l’envie . À contrario, pour les patients bipolaires qui sont en phase maniaque, le niveau de dopamine est -très- fort, ce qui explique le plaisir à avoir une activité sexuelle intense, une envie de réaliser pleins de projets, mais également une humeur agressive; cette « surdose » de dopamine peut aussi être induite par certains médicaments . On constate certaines similitudes entre la dopamine et la noradrénaline ( efforts suite à récompense ).

     

    Sérotonine : Humeur et comportement positifs

    Le neurotransmetteur Sérotonine est reconstitué via des neurones à partir de la Tryptophane ( acide aminé présent dans les protéines de l’alimentation ) . La sérotonine est essentielle dans la gestion du sommeil, la coagulation sanguine et la sensibilisation aux migraines . La mélatonine ( hormone du sommeil ) est fabriquée par la sérotonine .
    La sérotonine est un neurotransmetteur qui va aussi diminuer l’activité de certains neurones comme ceux de la dopamine ( diminution du mécanisme musculaire ) . À contrario, lorsque le niveau de sérotonine est faible, les autres régions neuronales sont alors « en roue libre » et cela se ressent alors directement au niveau du comportement de la personne en carence de sérotonine … La personne peut ainsi avoir un comportement violent, agressif . La sérotonine agit donc comme « neurotransmetteur inhibiteur » . Certaines drogues diminuent aussi le niveau de sérotonine .

    Une personne ayant un manque de sérotonine peut avoir les symptômes suivant :

    • Des pensées suicidaires agressives
    • Une forte irritabilité
    • Une augmentation du temps de réaction
    • Des pensées désinhibées
    • Une importante sensation de peur – très effrayé(e) –
    • Une mémoire absente pour les choses du passé
    • Un stress récurrent
      etc etc …

    La sérotonine en quantité suffisante offre donc une humeur et un comportement positifs, prudent(e)s, voire légèrement freiné(e)s avant décision ( murement réfléchi ) .

     

    Acétylcholine : La mémoire de A à Z

    Le neurotransmetteur Acétylcholine est le seul ( principalement ) à ne pas être reconstitué à partir d’un acide aminé . C’est à partir de la choline et de la vitamine B5 ( acide pantothénique ) . Ce neurotransmetteur fait un peu tout car il opère dans le contrôle du pouls et des mouvements ainsi que dans tout un tas de fonctions physiologiques . C’est ainsi qu’il est également l’agent principal de la mémoire . Avec l’âge, l’organisme créé beaucoup moins d’acétylcholine, ce sont d’ailleurs les zones du cerveau qui ont la plus forte concentration de choline qui dégénèrent dans la maladie d’Alzheimer . Tout ce manque influe sur la mémoire et provoque des troubles de la concentration, des oublis, etc etc …

    Une personne ayant un manque d’acétylcholine peut avoir les symptômes suivant :

    • Des difficultés pour respirer ( forme physique )
    • Un manque de création et des pensées réduites ( intelligence )
    • Des problèmes pour s’endormir, insomnie
    • Une nécessité de manger gras
    • Des problèmes récurrents de mémoire et de concentration pour se souvenir des nouvelles personnes rencontrées ( leurs noms, leurs âges, etc etc … )
      etc etc …

    Pour faire un schéma rapide des étapes fonctionnelles de ce neurotransmetteur, il est nécessaire pour bien retenir l’information, la conserver et la reprendre / retrouver quand c’est nécessaire .

     

    GABA : Le stabilisateur et la zen attitude

    Le neurotransmetteur GABA est reconstitué à partir de l’acide glutamique . C’est celui qui est le plus présent dans le cerveau . Ce neurotransmetteur est engagé dans les périodes de mémorisation des informations . Tout comme la sérotonine, c’est un inhibiteur, notamment dans le contrôle et la régulation des signaux nerveux; très utile afin d’éviter l’emballement et l’épuisement du système nerveux . Sa propriété est relaxante, notamment grâce à un ralentissement du rythme cardiaque et à une réduction du tonus musculaire . Le GABA favorise également la réduction des spasmes musculaires et des convulsions liées à l’épilepsie . Il est également démontré qu’il est très utile dans la maîtrise de l’anxiété . C’est grâce à l’utilisation des benzodiazépines que ce bénéfice a été découvert . En effet, ces tranquillisants s’associent directement sur les récepteurs du même type que ceux du GABA .

    Une personne ayant un manque de GABA peut avoir les symptômes suivant :

    • Des vertiges
    • Des palpitations cardiaques
    • Des complications à trouver rapidement le bon mot
    • Des soucis pour se concentrer à cause de la nervosité
    • Une mauvaise circulation sanguine au niveau des mains ( froides )
    • Une hyperhidrose ( transpiration excessive )
    • Des problèmes pour s’endormir rapidement
      etc etc …

    En carence de GABA, on retrouve beaucoup de symptômes liés à l’anxiété et à une possible crise de panique; c’est pourquoi on l’appelle le « stabilisateur du cerveau » .

     

    Bipolaire et perte de mémoire : Quelles sont les zones qui sont affectées ?

    Une personne qui souffre du trouble bipolaire a des pertes de mémoire et c’est surtout le domaine de la « mémoire de travail » qui touche le plus les patients . Il s’agit en réalité de la mémoire à court terme, c’est celle qui retient l’information pendant la concrétisation des choses à faire ( calculer, comprendre, etc etc …) .
    On sait que les personnes bipolaires ont des anomalies au niveau du cortex préfrontal ( cerveau ) . C’est précisément cette zone qui est concernée dans l’organisation de comportements cognitifs complexes, comme ceux de la personnalité, du comportement social et de la prise de décision . Quand le cortex préfrontal du cerveau connaît un dysfonctionnement anormal avec l’amygdale ( mémoire, émotion et décision ), cela entraîne inévitablement des sautes d’humeur . Les compétences mentales nécessaires à l’avancement des choses ainsi que le traitement des informations sont également perturbés par ce dysfonctionnement .

     

    À quel moment la perte de mémoire se déclare-t-elle chez le bipolaire ?

    La bipolarité est une malade variable d’un patient à l’autre, c’est pour cela que la perte de mémoire sera également différente : intense pour certains tandis qu’elle sera faible pour d’autres .
    Chaque période de la maladie bipolaire impacte sur la perte de mémoire de manière différente, cela peut dépendre soit de la manie ou de la dépression et de l’intensité des crises .
    En phase dépressive, les fonctions cognitives sont très lentes, il est donc plus compliqué de retenir certaines informations .
    En phase maniaque, le cerveau fonctionne très rapidement et il va ainsi bloquer tout ce qui est considéré comme sans importance .

     

    Comment surmonter la perte de mémoire quand on est bipolaire ?

    Si on perd le titre d’une chanson ce n’est pas très grave encore, mais quand on commence à oublier ses rendez-vous avec le psychiatre ou la prise d’un médicament, là il commence à y avoir un réel danger pour sa santé . Bien évidemment, il existe le fameux journal de l’humeur à remplir, mais à quoi ça sert si on oublie de le regarder ou de le remplir ??!!! Nombreuses sont les personnes bipolaires à s’être retrouvées face à 2 éléments à faire fonctionner ensemble, sauf que là, à cet instant précis, le bug, le trou noir complet … Impossible de se rappeler ce qu’il faut faire devant un oeuf et une poêle; comment battre un oeuf ? Les choses les plus simples peuvent ainsi paraître anecdotiques; c’est la crise, frustrant, bouleversant, la panique totale, impossible de faire fonctionner ce cerveau qui a l’air dans le brouillard …
    Les médicaments aussi sont parfois responsables d’une indécision, suivant le nombre et le type ( psychotropes, thymorégulateurs, etc etc … ) . C’est pourquoi certaines actions sont interdites quand on est sous traitement médicamenteux ( conduire par exemple ) .
    Les séances d’ECT ( l’électroconvulsivothérapie ) peuvent aussi être responsables d’une perte de mémoire sur le long terme, suivant la réaction du patient; normalement cela n’est que temporaire .

    Pourtant, tout n’est pas négatif quand on parle de mémoire et bipolarité, il est fréquent qu’une personne bipolaire se souvienne très bien d’une date d’anniversaire, d’un évènement particulier ou d’un numéro de téléphone précis; sans même les utiliser tous les jours ! Les neurotransmetteurs jouent là un rôle très important; mais il y a aussi la mémoire visuelle ( généralement excellente chez la personne bipolaire ) . Mais comment cela se fait-il qu’il est possible de se souvenir des choses par coeur et d’autres, qui paraissent plus simples, pas du tout ? Est-ce uniquement au niveau chimie du cerveau ? Il est fort probable qu’il y ait aussi un niveau d’intérêt à chaque chose qui est entendue et qui est enregistrée différemment suivant l’importance, la signification personnelle; une pseudo-logique alors, au vu des nombreux symptômes à gérer conjointement … Ce qui est aussi sûr, c’est que le niveau d’angoisse favorise la perte de mémoire et la faculté à se concentrer; et l’Angoisse, c’est un terrible Ami du Trouble Bipolaire – mais pas du patient – !

    Voici quelques éléments à prendre en considération pour minimiser la perte de mémoire :

    • Il est préférable de diviser les tâches en plusieurs petites étapes plutôt que d’avoir à faire face à d’importantes tâches et se trouver béa devant l’impossibilité d’agir .
    • Il est conseillé de prévenir son entourage lorsqu’on a des pertes de mémoire afin qu’il comprenne qu’on a besoin de plus de patience et de compréhension qu’une autre personne . Cela évitera beaucoup de complications concernant les préjugés au sujet de cette mémoire défaillante et réduira indirectement la pression infligée par ce désagrément .
    • Des études montrent que le lithium augmente le volume de matière grise dans le cerveau; cela améliorerait donc la fonction cognitive …
    • En minimisant le niveau de stress, il est possible de contrer le processus de perte d’informations …
    • Il faut planifier tout ce qui est possible avec toutes les solutions qui sont à notre portée : post-it, rappel téléphonique ( applications ), journal intime, etc etc … Cela nous prépare à accomplir les choses et évite ainsi de s’y prendre à la dernière minute en plus !

     

    Pour finir, il est inutile de lutter avec acharnement contre ses troubles de la mémoire, cela ne fait que les accentuer, il faut, comme avec la bipolarité, les accepter, car cela fait partie de cette maladie . Apprendre à les gérer même si c’est très compliqué, surtout devant les gens qui peuvent ne pas comprendre …

     

    Trouble de la mémoire et bipolaire
    Troubles de la mémoire et bipolarité
  • Lithium et troubles bipolaires : Informations sur ce traitement de première ligne

    Lithium et troubles bipolaires : Informations sur ce traitement de première ligne

    Le Lithium et le trouble bipolaire : Quelle grande histoire d’amour !!! Oui, car si cette relation perdure depuis des années, c’est bien qu’il y a des bonnes raisons pour que le médicament comme le Teralithe soit souvent prescrit comme traitement de première ligne pour traiter et surtout prévenir les rechutes des crises de bipolarité ( manie essentiellement ) . Il faut souligner que le Lithium n’est pas vraiment un traitement de crise, mais plus un régulateur d’humeur, appelé aussi stabilisateur d’humeur ou thymorégulateur . Il s’avère très efficace dans la prévention des crises maniaques et utile contre la dépression pour certains symptômes légers . Voici quelques informations générales sur le Lithium en tant que traitement de la maniaco-dépression ….

    Le Lithium est le médicament le plus efficace sur le long terme prescrit en mono-traitement par rapport aux autres traitements de première ligne pour la bipolarité .

     

    Comment a été découvert le Lithium pour traiter le trouble bipolaire ?

    De nos jours, on pratique une médecine que l’on qualifie de moderne, la plupart des médicaments commercialisés ont eu un investissement conséquent en terme de recherche avant de faire leur entrée ( plusieurs millions d’euros ) afin d’obtenir le précieux sésame « brevet » . Cela est obligatoire pour pouvoir être prescrit aux patients, mais auparavant – il y a une cinquantaine d’années – cette recherche médicale n’était pas aussi avancée .

    John Cade était un psychiatre australien et il avait une certaine théorie au sujet de la manie . C’est dans les années 40 qu’il pensait que la phase maniaque liée aux troubles bipolaires était en réalité provoquée par un excès d’acide urique présent dans l’urine ( trouble métabolique ) . Afin de confirmer son hypothèse, ce docteur injecta des doses d’urate de lithium ( forme d’acide urique ) sur des animaux . Il pensait ainsi que les cobayes allaient être dans un état de manie, euphorique; ce fut tout le contraire ! Ces injections ont eu un effet calmant sur les animaux . C’est alors qu’il conclut que cet effet calmant était seulement dû au lithium et non à l’acide urique . Il commença ensuite à étudier les effets du lithium sur la manie . C’est tout naturellement qu’il prolongea ses expérimentations sur l’homme qui souffrait de psychose maniaco-dépressive (PMD ); Le résultat du traitement bipolaire au Lithium était similaire à celui avec les animaux sur la manie et il avait un second avantage : un effet bénéfique sur la dépression …

     

    Un nouveau – vrai – traitement pour la maniaco-dépression …

    Fin des années 40, le psychiatre John Cade retranscrit ses découvertes scientifiques par écrit . 1er avantage du lithium à l’époque : Il était facilement disponible et cela évitait ainsi d’avoir à développer un brevet hors de prix; même si cela était moindre qu’aujourd’hui ! Le monde était alors prêt pour tester un nouveau traitement pour les patients atteints de maniaco-dépression; les médecins un peu moins …

    Auparavant, le lithium avait eu une réputation de remède naturel contre diverses affections . Il faut dire que certaines prescriptions de lithium s’étaient soldées par des décès ( surdosages toxiques ayant conduit la mort de patients ) . C’est pour cela que dans plusieurs pays le lithium était mis de côté jusqu’au début des années 70 avec les chercheurs américains .

    Après divers essais cliniques et des recherches, c’est en 1970 que le traitement médicamenteux au lithium était officialisé pour traiter les patients maniaco-dépressifs . À l’époque, il s’agissait là du seul régulateur d’humeur connu . Les posologies étaient alors très aléatoires et demandèrent un approfondissement pour une plus grande efficacité du traitement …

    Les premières années d’utilisations officielles du lithium dans le traitement de ce trouble mental n’étaient pas très valorisantes, et ceux notamment à cause de nombreuses intoxications au lithium dues à des doses trop importantes . De nos jours, ce problème est réglé car les patients sous Lithium doivent régulièrement effectuer des tests pour mesurer le taux de lithium dans le sang; aussi appelés « lithémie » . Ce type de test médical assure que la concentration de lithium chez le patient reste dans les limites d’une gamme thérapeutique bien définie .

    Le Lithium n’est aujourd’hui plus le seul stabilisateur d’humeur sur le marché pharmaceutique pour traiter le trouble bipolaire, mais il reste tout de même le plus connu et le plus utilisé en première intention; par les psychiatres y compris – si le patient n’est pas allergique bien évidemment – … Cependant, les chercheurs l’admettent encore, il ne connaissent pas entièrement à 100% le fonctionnement du lithium . Ce médicament fonctionne, et pas que pour les phases maniaques ou dépressives, mais aussi pour réduire le risque suicidaire et l’automutilation par exemple . Certains spécialistes assurent même que le pouvoir du lithium est totalement sous-estimé et qu’il n’est donc pas assez utilisé pour certaines autres formes de troubles psychiatriques peut-être …

     

    Que se passe-t-il quand une personne bipolaire est traitée avec le Lithium ?

    Le lithium est une forme spécifique de sel incolore, on l’appelle aussi « carbonate de lithium » . Lorsqu’une personne prend ce médicament, cela peut introduire plus de 1000 mg de sel à travers son alimentation ! À cause de cet apport excessif en sel, le patient peut alors avoir une soif accrue … C’est pour cela qu’il est conseillé de boire beaucoup plus d’eau qu’auparavant ( avant traitement ) – il est estimé à une dizaine de verres d’eau par jour . Cette nécessité est surtout due au fait que le lithium affaiblit une hormone dans les reins nommée ADH ( AntiDiuretic Hormone – Hormone Anti Diurétique ) . En général, c’est lors d’une déshydratation que cette hormone réabsorbe une proportion suffisante d’eau provenant de l’urine lorsqu’elle traverse les reins .

    Le lithium réduit le volume de réabsorption, ce qui limite alors le volume d’eau réabsorbé dans le corps du patient . Donc, pour corriger cette diminution, il est essentiel de boire davantage d’eau ! Il faut bien tenir compte que l’on parle d’eau pure – plate – et non de sodas, cafés et autres sirops .

    La consommation de sodium doit rester cohérente – pas de changements trop brusques – sinon, ces bouleversements drastiques pourraient avoir des répercussions négatives sur le taux d’absorption du lithium . La logique dit que si une personne consomme moins de sodium, son corps compensera cette absence en absorbant une plus grande quantité de lithium . Cet apport excessif et soudain en lithium provoquera inévitablement une augmentation du taux de lithium dans le sang et pourra conduire à une intoxication au lithium ….

     

    Les effets secondaires indésirables du Lithium – Teralithe

    Le traitement du trouble bipolaire par le Lithium ( médicament Teralithe en France ) est associé à plusieurs effets secondaires indésirables, suivant la posologie et comment réagit le patient au traitement . Il faut aussi prendre en compte les diverses associations de médicaments; certaines ne sont pas autorisées avec le lithium . Voici une liste des effets négatifs les plus couramment observés chez les patients bipolaires :

    • Prise de poids excessive
    • Perte de cheveux passagère
    • Sécheresse buccale, déshydratation
    • État confusionnel
    • Migraine, maux de tête
    • Tremblements
    • Mains froides, hypersensible au froid
    • Perte d’appétit, nausée
    • Fatigue intense

    Encore une fois, ces effets néfastes ne sont pas automatiques, certains patients réagissent très bien au lithium tandis que d’autres n’ont que 1 ou 2 effets secondaires au commencement du traitement . Le principal étant d’être suivi de près par son psychiatre et lui reporter tous les ressentis afin que, si besoin ait, la posologie soit réadaptée; comme avec n’importe quel autre médicament d’ailleurs ! Il existe certaines conditions et situations qui peuvent arriver en prenant du lithium, en voici quelques-unes :

    • Il ne faut pas boire d’alcool : Sans le savoir, une personne peut avoir un fort taux d’alcoolémie dans le sang si elle boit de l’alcool en prenant son médicament; le lithium masque certains signes …
    • La prise de lithium pendant la grossesse est à réadapter : Si une personne est enceinte et prend du lithium, la posologie est certainement à revoir . C’est pourquoi il est urgent de consulter son psychiatre pour qu’il réadapte le traitement ou le change – même avant de tomber enceinte – . Il existe un risque accru d’avoir un bébé avec certaines malformations quand une personne bipolaire est enceinte et sous lithium .
    • Il faut faire attention aux effets secondaires : Si une patiente remarque beaucoup d’effets secondaires ( cités plus haut ), il ne faut pas qu’elle hésite à en parler le plus tôt possible à son médecin – psychiatre – . Suivant leurs intensités, cela peut s’avérer être grave . Même s’il s’agit de simples maux d’estomac ou de diarrhées au départ, seul un spécialiste pourra dire si cela est normal ou pas .
    • Il faut essayer de rester vigilant(e) : Le lithium peut rendre imprudent(e) et mettre une personne dans un état de fatigue persistant ( somnolant(e) ), c’est pourquoi il est déconseillé de conduire un véhicule ou de travailler sur des machines dangereuses par exemple . Il faut mieux attendre quelques semaines de traitement afin de mieux analyser les effets du traitement sur son état physique et mental afin de savoir ce qui est dangereux de faire et ce qui ne l’est pas .
    • Il faut se tenir aux tests de lithémie : Après la période de départ – et d’adaptation de la posologie du traitement – ( 2 premiers mois = contrôle toutes les 2 semaines ), il reste très important de se conformer assidûment aux rendez-vous pour les tests de lithémie afin de vérifier le taux de lithium dans le sang; cela peut être variable avec le temps pour diverses raisons . Ces surveillances sont généralement effectuées tous les 3 à 6 mois; 12 mois maximum .
    • Il faut éviter d’allaiter son bébé : Suite à plusieurs études, des quantités élevées de lithium ont été retrouvées dans le lait maternel, c’est pour cela qu’il est déconseillé pour une femme d’allaiter son bébé après une grossesse si elle est sous lithium .

     

    Pour conclure, même si vous êtes sous traitement au lithium et que cela vous stabilise, il est primordial de garder une bonne hygiène de vie et de respecter ses rendez-vous de consultation avec son psychiatre . Il est également conseillé de tenir un journal d’évaluation de l’humeur pour tout noter ( variation d’humeur, sommeil, prise de médicament, évènements, etc etc … ) . Cela permet également de vérifier si le médicament – Teralithe – fonctionne bien comme il le doit ( progression vers la stabilité ) . Enfin, n’hésitez JAMAIS à contacter votre médecin pour toutes questions au sujet du Lithium, c’est LA SEULE PERSONNE AUTORISÉE ET CAPABLE de répondre sans faute à vos questions sur votre traitement personnel . Vous ne devez jamais écouter une personne tierce qui vous dira d’arrêter votre traitement ou de le baisser; elle ne connaît pas votre dossier, elle peut juste vous conseiller d’en parler à votre médecin par rapport à ce qu’elle connaît de sa propre expérience .

     

    Lithium histoire du médicament
    Informations sur le Lithium
  • Combattre ensemble la maladie bipolaire grâce au soutien familial et amical …

    Combattre ensemble la maladie bipolaire grâce au soutien familial et amical …

    Dans le combat contre la bipolarité, le soutien et l’aide des proches, famille ou amis, sont très importants; ils rentrent d’ailleurs dans les éléments du traitement de base des troubles bipolaires .
    Il ne faut pas se mentir : Souffrir de la maladie bipolaire n’est pas une partie de plaisir et cela a un impact direct sur la santé physique, mentale, spirituelle et émotionnelle . C’est pourquoi il est primordial de pouvoir compter sur toutes les aides extérieures qui sont disponibles …

     

    Trouver des personnes de confiance pour se sentir soutenu face à la maladie

    Lorsqu’on se retrouve dans un combat face à un adversaire, on a besoin de toutes nos forces pour être prêt(e) à combattre; mental, physique, ainsi que toutes les choses extérieures à notre corps ( arme, amis, … ) . L’objectif d’un combat est toujours d’en sortir vainqueur, peu importe la méthode, c’est pourquoi il faut tout prendre en considération; même si c’est illégal ou désavantageux envers l’adversaire ! C’est pareil quand une personne se bat contre une maladie comme le trouble bipolaire, il faut mettre toutes les forces de son côté pour survivre et se battre quotidiennement . Psychiatres, médicaments, hygiène de vie, mais aussi des personnes proches pour soutenir et conseiller les maniaco-dépressifs face aux épreuves . Toutefois, ces personnes ne sont pas comme les professionnels de santé ( et ne doivent pas l’être ! ), 2 différences sont immédiatement identifiables :

    • Les personnes proches ne sont pas obligées d’aider, contrairement aux professionnels de santé qui le sont .
    • Les personnes proches n’aident pas contre de l’argent ( enfin normalement ! ) .

    Les + : Le soutien proposé par les personnes proches doit donc être bienveillant et naturel; ces personnes doivent vouloir aider sans contrepartie ni obligation . En fait, la seule contrepartie qu’elles doivent espérer, c’est que la personne malade aille mieux …
    Les – : Les personnes proches sont volontaires, mais elles ne sont pas médecins et n’ont pas les formations adéquates pour soigner un mauvais état de santé mentale comme une maladie bipolaire . C’est pourquoi beaucoup de patients bipolaires peuvent se sentir déçus, délaissés, irrités par la mauvaise compréhension de leur maladie par leurs proches et aidants . Au fil du temps, les relations s’effritent et la confiance s’affaiblit de plus en plus jusqu’à se briser . Manque alors un élément essentiel au traitement de la personne bipolaire : le soutien de ses proches … Les crises et symptômes de la maladie deviennent alors plus fréquents et intenses .
    Une autre alternative existe à celle de laisser prendre en main sa santé mentale ( symptômes, traitements, choix, etc etc … ) par ses proches, il est possible et préférable de les aider, les former à notre maladie pour qu’ils deviennent une seconde force de soutien . La famille ou les amis de confiance peuvent alors devenir de véritables experts personnalisés sur notre maladie, nos symptômes, nos traitements, etc etc … Ils pourront ainsi établir de véritables stratégies efficaces dans un combat commun contre la bipolarité et aider le bipolaire à prendre les bonnes décisions au bon moment . Voici quelques étapes …

     

    Reconnaissance des symptômes de la bipolarité

    La première étape réside dans le fait de savoir reconnaître les symptômes de la maniaco-dépression . Le patient et ses proches ont besoin d’un niveau de connaissance élevé acquis notamment grâce aux informations récupérées auprès de sources fiables et ayant des connaissances sérieuses sur le trouble bipolaire ( auprès du psychiatre référent par exemple ) . Les symptômes des crises précédentes du patient devront être divulgués par le patient et parfaitement appris/connus par le proche .
    Les troubles bipolaires enveloppent des symptômes de l’hypomanie ou manie et de la dépression . C’est pour cela que tous les détails sont importants . Il faut donc, ensemble, se poser les bonnes questions :

    • À quel moment les symptômes maniaques ou hypomaniaques deviennent dangereux ?
    • Quels sont les signes précurseurs de l’hypomanie ou de la manie ?
    • À quel moment les symptômes dépressifs deviennent dangereux ?
    • Quels sont les signes précurseurs de la dépression ?
    • Quels sont les signaux ressentis avant que les symptômes de la bipolarité s’atténuent ?

    Ces interrogations sont à débattre ensemble, pendant que la personne bipolaire est en phase normale ( symptômes inexistants ou de faibles intensités ) afin de pouvoir mieux reconnaître les symptômes de la bipolarité à l’avenir et ainsi intervenir plus efficacement .

     

    Traiter les symptômes du trouble bipolaire

    Vu que la reconnaissance des symptômes n’est pas l’unique étape suffisante pour un soutien efficace sur le long terme, la seconde étape consiste à traiter les symptômes ( connus dorénavant ! ) . Lorsque la personne souffrant d’un trouble bipolaire est dans une période dépressive ou maniaque, les symptômes peuvent être très élevés, c’est à ce moment-là que le patient va quelques fois être moins enclin à suivre assidûment son traitement … La personne qui est en soutien doit alors apprendre à :

    • Encourager le patient à respecter les dates de consultation chez les professionnels de santé ( psychiatres par exemple ) .
    • Instaurer une bonne hygiène de vie sur le long terme . La personne proche peut organiser des promenades et des repas à faire ensemble . Habituer la personne bipolaire à se coucher à des heures convenables peut aussi faire partie de ses compétences .
    • Aider le bipolaire à développer ses capacités d’adaptation, notamment pendant les périodes de crise où les symptômes sont forts . Motiver le patient et l’aider à réaliser des choses utiles pendant une période difficile sont d’un grand soutien moral et nécessaires pour la réussite de certaines compétences perdues . – S’adapter à une maladie est un vrai travail d’équipe ! –
    • Inciter la personne bipolaire à prendre correctement son traitement médicamenteux ( dosage, heure de prise ) . La tâche peut s’avérer être compliquée pour le proche pendant les périodes euphoriques de la manie, mais aussi si le malade est en dépression avec des envies suicidaires .
    • Établir des décisions communes même pendant les périodes euthymiques . Le bipolaire a souvent des troubles du jugement et/ou est irrationnel dans ses décisions . La personne proche doit alors pouvoir faire le tri dans les propos du bipolaire et arriver à trouver un compromis entre ce qui est souhaité par le patient et ce qui est nécessaire pour garder une bonne santé mentale .

     

    Rechercher à se distraire

    Les 2 premières étapes sont donc portées sur l’amélioration des symptômes, mais il est impossible de concentrer tous ses efforts à cela . D’ailleurs, cela pourrait créer une fatigue et une lassitude allant jusqu’à la frustration de toujours être en train de « travailler » sur cette maladie sans avoir le temps de se distraire …
    La 3ème étape se compose donc de plaisir et de distraction; c’est ce qu’on appelle la « distraction des symptômes » . Autant le dire de suite, éradiquer tous les symptômes indésirables sera impossible, même avec le meilleur soutien possible ! Par contre, il est possible d’ajouter des instants positifs au milieu des négatifs … Cependant, il faut faire attention d’utiliser ce jeu de la distraction avec modération afin de ne pas favoriser un évitement des symptômes et de la maladie sur le long terme .

     

    Chercher du plaisir

    Quand une personne bipolaire est en dépression, songer à des activités amusantes est très difficile, tandis que, quand une personne bipolaire est en phase maniaque, ces mêmes activités ludiques peuvent alors s’avérer être dangereuses .
    Quand un maniaco-dépressif ne ressent pas de symptômes intenses, il est intéressant d’établir conjointement une liste d’activités drôles et saines . Il faut y inscrire des activités connues ( des valeurs sûres ), mais aussi quelques activités à tester ( pour éviter la lassitude ) . Voici quelques exemples :

    • Regarder un film humoristique déjà vu auparavant
    • Partir en voyage indéterminé
    • Faire un saut à l’élastique
    • Écouter de la musique / Danser
    • Faire du sport ( tennis, foot, basket, etc etc … )

     

    Sortir de son environnement habituel

    Saviez-vous qu’une personne bipolaire qui regarde sans cesse les mêmes 4 murs 24H/24H aggravent ses symptômes ? Maintenant oui ! Quand une personne sort de chez elle, qu’elle s’éloigne de son habitat naturel, ses pensées et ses comportements changent immédiatement; même si au départ cet éloignement peut être largement influencé par le trouble bipolaire …Il ne s’agit pas obligatoirement de partir à l’autre bout du monde pour se changer les idées, non, une simple ballade à la boulangerie du quartier ou un petit footing au parc suffisent à instaurer une émotion positive aux symptômes qui étaient négatifs . La personne qui est là pour soutenir doit savoir quelle sortie est suffisante pour motiver la personne maniaco-dépressive en fonction de ses habitudes, passions et désirs qu’elle lui aura divulgué pendant sa formation .

    La bipolarité est une maladie qu’il ne faut pas affronter seul(e), la personne bipolaire doit pouvoir trouver du soutien auprès de 2 ou 3 personnes minimum; il faut avoir une équipe de soutien en quelque sorte ! Ce sont des personnes qui sont formées par le patient sur ses symptômes, ses habitudes, ses besoins et seulement après sur la maladie bipolaire en général . C’est du soutien personnalisé pour que la relation soit bénéfique et dure dans le temps .

    Cependant, il arrive que des personnes atteintes de troubles bipolaires soient complètement isolées pour diverses raisons … Leur famille ou amis ne les comprennent pas vraiment, et au fur et à mesure, la communication s’estompe … C’est pourquoi il existe des associations et des groupes d’entraide mutuelle .

     

    Que faire devant l’incompréhension des gens face à la bipolarité ?

    Comme dit plus haut, il ne suffit pas de dire à une personne en déprime d’aller faire une balade et la dépression est finie; NON, ça ne marche pas comme ça ! Tous les bipolaires ont au moins une personne dans leur entourage qui pense cela, qui ne comprend pas leur état de santé ( et parfois qui ne veut pas les comprendre ! ) … À les écouter, avec un coup de pied au cul, c’est guérit !!!

    Cruelle et frustrante pour les personnes bipolaires, cette incompréhension des proches peut parfois être confusionnelle et ressembler à de la fausse gentillesse quand ils disent que tout ira mieux demain et qu’ils seront toujours là – droit dans les yeux – … Certaines personnes peuvent également dire :

    « Moi aussi j’étais déprimé et fatigué, j’ai lu un livre et fait un peu de sport et j’étais guéri ! Ce n’est pas pour autant que j’ai dit à tout le monde que j’étais malade et que j’avais des problèmes de santé irréparables !!! »

    C’est certains que ce sont des bons conseils pour garder une vie équilibrée et saine, mais en pleine dépression ou manie, cela est plus facile à dire qu’à faire ! – C’est d’ailleurs pour cela que le soutien personnalisé est indispensable – Les diverses psychothérapies et autres TCC sont bénéfiques mais elles ne guérissent pas; elles stabilisent avec l’aide d’autres éléments . Alors, quand des personnes peuvent dire que la pratique d’une seule activité les a guérit, c’est irresponsable et irrespectueux ! Ce genre de propos accentuent d’ailleurs la stigmatisation de la bipolarité . Ces personnes aussi devraient être formées à la maladie à l’aide de ressources sur le sujet dans sa globalité . Ces personnes ne sont pas méchantes en réalité, c’est juste qu’elles n’ont pas les bonnes informations pour mieux comprendre la maladie bipolaire .

    « Tu es encore fatigué et triste ? Pourquoi tu ne peux pas aller mieux ? Ce n’est pourtant pas très compliqué, d’autres y arrivent très bien ! »

    Là, avec ce genre de propos, on parle des personnes méchantes avec des propos agressifs qui ne comprendront jamais la maladie car ils ne le veulent pas . Ils peuvent aller jusqu’à abuser de vos émotions pour vous affecter mentalement encore un peu plus . La seule bonne réponse à ces personnes est l’évitement . Elles sont toxiques et néfastes à votre stabilisation future . C’est presque inutile de garder un contact avec elles car elles ne changeront pas d’avis sur la maladie et feront qu’augmenter vos symptômes; ce type de relations conflictuelles aura un impact négatif sur vous .

     

    Il faut garder à l’esprit que toutes les personnes méritent le bonheur, peu importe ce qu’elles ont fait ou la façon dont elles se sentent; ce n’est pas parce qu’une personne souffre d’un trouble bipolaire qu’elle n’y a pas le droit !
    Une personne bipolaire est une personne forte, même si elle peut se sentir faible parfois, car pour vivre avec un trouble bipolaire il faut une force monumentale . Avec des personnes capables de la soutenir, cette personne peut alors vivre encore plus sereinement .

     

    Soutien bipolaire
    Soutenir efficacement une personne bipolaire
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